Tout est histoires de familles dans Welcome to the Rileys. Son réalisateur, Jake Scott, dont c'est la deuxième réalisation, n'est autre que le fils de Ridley Scott et le neveu de Tony Scott. Les deux hommes, qu'on ne présente plus, attestent d'une grande famille de réalisateurs dont Jake poursuit la belle lignée. Hasard ou pas, il sera aussi question de filiation dans Welcome to the Rileys, l'histoire d'un couple détruit par le décès de leur fille de quinze ans qui n'arrive plus à se parler, à s'aimer, à se regarder. L'arrivée dans leur vie de Mallory, une jeune prostituée de la Nouvelle Orléans, va changer la donne de ce couple désuni. Le parallèle affectif est évident, il en sera question tout le film : cette famille voit en Mallory la fille qu'ils ont perdu. N'hésitant pas à emménager chez elle, à retaper son appartement, à la ré-éduquer ou à l'empêcher de se prostituer, ce couple bourgeois cherche désespérément ce quelque chose qui a disparu, cette joie de vivre qui leur fait désormais défaut. Jake Scott met en scène ce rapport filiale de manière intimiste, humaine, sans jamais dramatiser les événements ou appuyer les émotions. Tourné dans les décors naturels de la Nouvelle Orléans, le film n'oppose aucune musique, ou très peu.

Toujours à la lisière des sentiments de chacun, le cinéaste propose une histoire authentique, véritable, dénuée de tout tire-larme, ou s'impose l'immense James Gandolfini. L'acteur mythique des Soprano, bonhomme et attachant, crève l'écran en père brisé dont l'attachement à cette jeune fille fragile (Kristen Stewart, honnête) attendrit profondément. Mélissa Léo, second choix de dernière minute pour le rôle de la mère et Kristen Stewart, mondialement connue pour son rôle dans la saga Twilight, peinent à tenir la comparaison. Leurs faiblesses, face au mastodonte Gandolfini, se veulent encore plus criantes et affaiblissent quelques peu le film, notamment dans ses dialogues ou dans l'évolution et la crédibilité de ses protagonistes. Welcome to the Rileys reste un beau film. Touchant, solennel, à l'écoute de ses personnages, de leurs blessures, Jake Scott parvient à retranscrire cet amour parental de substitution avec sincérité, empathie, jusqu'à sa conclusion qui évite, elle aussi, le happy end facile. Cinéaste à suivre..
Nicolas_Chausso
7
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le 23 juin 2013

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