Le film commence par quelques minutes musicales sur fond rouge, rappel des rideaux de Broadway cachant, en 1957, la scène qui allait accueillir la première d'une œuvre mythique.
Les images suivantes sont des plans aériens de New York City, une première au cinéma. On est déjà ébloui par la créativité débordante des nombreux créateurs du film. Ce sentiment ne fera qu'augmenter au fur et à mesure du développement des scènes suivantes.
Les décors fictifs du quartier west de NY (détruit quelques années plus tard) sont colorés, vivants, pertinents, parfait à la mise en place des chorégraphies qui sont aussi complexes que la musique et la réalisation.
La scène d'ouverture représente la tension qui subsiste entre les Jets et les Sharks, deux gangs de délinquants juvéniles opposés. Les chorégraphies sont tout simplement excellentes. Quand un camp l'emporte, les autres fuient, reviennent en plus grand nombre et inversement. Des pièges sont tendus dans tous les coins, les coups volent malgré l'arrivée d'un officier de police. Ce dernier tente vainement d'obtenir des témoins mais Sharks et Jets s'allient brièvement à son défaut. Combats de rue se règlent en rue.
Beaucoup d'autres scènes m'ont marqués tant au niveau de la réalisation que des chorégraphies, de la musique, des dialogues, de la pertinence du propos.
SPOILER
J'apporte une affection toute particulière à celle se passant sous l'autoroute. Voir arriver nos protagonistes par les moyens les plus impressionnant possibles afin d'intimider les adversaires. Le combat armé qui n'est pas supposé l'être. La tristesse dans le regard des ces durs garçons quand ils comprennent ce qu'il s'est passé. La police qui arrive sur les lieux, son gyrophare bleu et rouge tachetant les murs sombres de ses couleurs vives et tristes.
Évidemment c'est un vieux film, il faut s'adapter. Certains effets - de flou notamment - ont extrêmement mal vieilli, les textures sont moins lisses, certaines idées peuvent paraître misogynes. Néanmoins, ce trait reste peu prononcé quand on compare à certains films de cette même période.
Pourquoi pas 10 ?
Certains parties chantées par les acteurs sont mi-réussies. les notes ne sont pas toujours parfaitement justes. Les acteurs sont doublés pour la majorité des morceaux. Il est vrai que cela donne un côté vraie street mais c'est parfois un peu trop pour moi.
Certaines scènes de l'histoire d'amour inspirée de Romeo et Juliette sont un peu redondantes, spécialement comptant le fait que Natalie Wood ne crève pas l'écran avec son faux accent espagnol.
Donc oui même si c'est très difficile d'arriver à un résultat, il est possible de mélanger cinéma, jazz, dance, chant et théâtre dans une même œuvre avec talent !
Il ne me reste plus qu'à espérer que le remake de Spielberg, supposé sortir en fin d'année atteindra le 10