West Side Story est une comédie musicale entrée dans la légende hollywoodienne avec ses 10 oscars. Il a été réalisé à un moment où le genre des comédies musicales battait de l’aile. Mais tout en s’inscrivant dans la lignée des comédies musicales, il en a renouvelé le genre. Ici pas de paillettes, pas de claquettes, mais des chorégraphies qui s’inscrivent dans des scènes de batailles entre deux gangs s’affrontant à West Side, un bas-quartier de Manhattan : les Jets et les Sharks. Les mouvements sont saccadés, les corps sont explosifs. L’histoire est sombre et tragique. Les bagarres qui scandent le film sont très stylisées, mais elles expriment bien la violence qui secouent ces quartiers d’émigrés.
West Side Story s’ouvre par une séquence devenue mythique : une vue aérienne de Manhattan qui zoome progressivement sur le territoire étroit de West Side. Un monde fermé et clos, sans horizon pour ceux qui y habitent. Les premiers mouvements de danse offerts pas cette comédie musicale marquent la possession de l’espace des rues et des cours grillagées. Les jeunes garçons se déplacent à l’intérieur de leur territoire, ils y dansent pour l’habiter, le contrôler. En étendant leurs bras, leurs jambes, ils signifient que cet espace leur appartient.
A l’intérieur de cette rivalité de gangs s’inscrit une histoire d’amour inspirée de Roméo et Juliette. Ici la fracture ne se trouve pas au niveau de la condition sociale, mais au niveau ethnique : Maria fait partie de la communauté portoricaine tandis que Tony appartient à la communauté des américains blancs implantés depuis plus longtemps en Amérique.
Les séquences de romance et d’affrontement se succèdent, deux mondes parallèles évoluent côte à côte, deux mondes étrangers, deux mondes qui s’ignorent et qui ne se comprennent pas. Jusqu’à ce que le monde de la violence vienne briser celui de l’amour…
Cette comédie musicale culte a été l’objet d’un remarquable récent remake réalisé par Spielberg.