Imaginez un film quelque part entre Juno, Trainspotting et Amélie Poulain... Effectivement Helen Memel a la même tchatche adolescente que Juno, elle est très ouverte au niveau sexe et drogues, et elle est aussi décalée et drôle qu'Amélie. Sauf qu'au lieu de plonger ses mains dans les sacs de graines, elle préfère se gratter le cul, devant tout le monde de préférence.
Le film est inspiré du carton en librairie de Charlotte Roche, qui a mis beaucoup de sa vie et de son féminisme pro-sexe (à la Virginie Despentes) dans son œuvre. Donc on en est pas encore à Baise-moi, mais Helen adore jouer avec son sang menstruel ou tester les meilleures légumes masturbatoires et surtout... surtout l'hygiène c'est pas son truc. Finalement elle finit à la clinique à cause d'une blessure de rasage à l'anus. C'est dans ce milieu, et avec l'infirmier qu'elle aimerait bien mettre dans son lit que va se passer la majeure partie du film, ponctué de flash-backs sur la vie solitaire et excentrique de la protagoniste dans Berlin.
Zones humides (nom anglais : Wetlands, nom allemand : Feuchtgebiete) est un grand film, qui ne fait pas dans le film allemand traditionnel. Il « a été préparé comme une praline » dixit son réalisateur, et c'est vrai qu'il a de quoi séduire un grand nombre (quasiment un million de spectateurs outre-rhin), mais il y a dans le jeu de l'actrice principale, dans le petit côté décalé de sa personnalité, de son environnement familial, quelque chose qui prend sans cesse au dépourvu. Il rappelle un peu le film québecois Borderline, avec une héroïne qui se cherche et qui doit faire avec une famille assez psycho, mais Zones humides est plus divertissant, plus mijoté aux petits oignons. Ne passez pas à côté, vous manqueriez quelque chose, surtout si vous avez un tant soit peu apprécié les films précités.