Autant le dire tout de suite, When Animal Dream reste un de ces films qui dénotent sévèrement dans le paysage. Ou peut être plutôt, qui interpelle, pour éviter toute connotation négative. Car ce film s'adresse avant tout à un public de niche à l'intérieur même de la niche des amateurs de films de genre.
Personnellement, mon goût prononcé pour les aventures introspectives et les histoires relevées ne date pas d'hier. C'est même ce que je préfère, et de loin. Par contre le spectateur mal préparé peut détester, c'est à prévoir.
Dans les faits, vous retrouverez bien ici un film au rythme lent, (sans forcément être ennuyeux ou trop long puisqu'il dure 1h25m) et au caractère très introspectif.
L'ambiance est excellente, toujours chaleureuse par le choix de décors et contrastant de manière assez nette avec la rigueur du climat ou la froideur des personnages secondaires, hostiles pour la plupart.
Les personnages principaux sont bien écrits par ailleurs, et on sent une grande retenue dans leurs interactions, presque assimilable a de la pudeur: ils parlent peu, jouent avec les expressions du visages... En parfaite adéquation avec la sobriété et la justesse du jeu des acteurs.
Côté technique, les plans de caméras sont souvent éloignés des personnages, ne se rapprochant que lorsque cela est strictement nécessaire. Cela accroit encore un peu plus cette distance voulue par le réalisateur et contribue à entretenir l'ambiance assez froide qui se dégage du long métrage.
Mais du coup, c'est un peu ce que l'on peut reprocher au film: le script est un peu trop sobre pour dégager une empathie appuyée avec les personnages principaux, et par extension, un intérêt plus vif pour l'histoire.
La distance crée avec le spectateur est très intéressante d'un point de vue artistique car on voit bien les contrastes entre cette terre froide et les habitants calqués à son image s'opposer à la recherche désespérée de chaleur de l'héroïne, dans tous les sens du terme.
L'évolution de sa Lycanthropie la terrifie et les brèves étincelles de vie de sa mère viennent renforcer le sentiment d'abandon à l'intérieur même du cocon familial. Sa personnalité disparaît en effet assez vite et le père (Lars Mikkelsen) joue en premier lieu un rôle assez ambigüe pour elle.
Donc si on voit au final où voulait en venir Jonas Alexander Arnby, je regrette un peu que l'écriture des dialogues ne soit pas plus étayée ou un juste un peu plus trash, car on sent venir tous les twists, et je reste au final sur ma faim vu le manque global de punch de l'histoire. En revanche je reste sur un avis très positif sur ce film, car il offre de belles performances d'acteurs, toutes en retenues et en jeux avec les expressions, et surtout pour sa superbe ambiance, si atypique.