"When we were kings" est un documentaire étonnant sous de nombreux aspects. Tout d'abord, le titre ne correspond pas tellement à l'esprit du documentaire, ou plutôt ne met en relief que ce qui est fade. Ensuite, l'affiche avec un gros plan sur Mohamed Ali laisse penser qu'il sera le seul et unique sujet du documentaire, ce qui est loin d'être le cas.
Toute la partie sur la musique m'a ennuyé et désintéressé au possible. Elle est utile pour illustrer des images du contexte géographique, culturel et surtout politique, mais à mon sens, se limiter au sport et à la politique aurait permis de mieux approfondir, plutôt que de chercher à présenter d'autres personnalités liées à la musique. Tout ce qui concerne le Zaïre et la dictature mise en place par le colonel Mobutu après la décolonisation belge aurait mérité d'être approfondi. Tout ce qui concerne Mohammed Ali, et la boxe aurait pû l'être également sans toute la partie sur la musique. Pour ma part, Je n'ai rien appris de concret sur la boxe, je ne retiendrais que ce K.O phénoménal.
Cependant, ce documentaire a le mérite de m'avoir fait découvrir la personnalité déconcertante de Mohamed Ali, qui m'a beaucoup surpris, même si elle en devient vite saoulante. Il ressemble à un toxicomane, qui parle beaucoup, vite et fort, qui dans un élan sort des réflexions profondes, mais débite aussi beaucoup de phrases inutiles. Il est souvent amusant, car c'est un comédien, et un showman qui ne demande qu'un auditoire.
Toutefois, j'ai du mal à comprendre qu'on l'ait érigé au rang de légende, de dieu vivant, d'icône. J'ai retrouvé les mêmes travers que dans le documentaire "Marley", où une personne excellant dans un domaine, que ce soit la musique, ou le sport peu importe, est portée aux nues au delà de ses exploits dans son domaine, à partir du moment où elle émet des opinions pertinentes que ce soit sur la politique ou l'histoire.
Le problème, c'est que les exploits on les connait déjà, tout le monde sait que Mohammed Ali est un excellent boxeur, et que Bob Marley est un excellent musicien. Pour autant, les documentaires ne m'ont pas permis de comprendre les raisons de ces glorifications au delà des exploits. Concernant Mohammed Ali, je reconnais volontiers que le refus d'incorporation est un acte positif et courageux, mais il n'a visiblement été motivé que par des raisons religieuses et ethniques, bien loin d'une doctrine pacifiste.
Toutes ses prises de position moralistes relatives à l'Afrique sonnent faux quand on sait que le mec prend un chèque de 5 millions de dollars financé par le budget d'un pays pauvre et miné par la dictature. J'ai toujours trouvé ridicule et indécent ces combats organisés où les cachets sont énormes, et où les joutes verbales sont grotesques, mais alors là au Zaïre à cette époque, c'est le pompon, pourquoi pas une soirée disco au Cambodge ?
En conclusion, je reste partagé sur ce documentaire que j'ai tout de même apprécié, puisqu'il présente bien toute l'atmosphère autour de ce combat historique à Kinshasa, et m'a fait découvrir la personnalité surprenante de Mohamed Ali, mais j'aurais préféré avoir + de sport + de politique et
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