J.K. Simmons est crédité dans plus de 200 films depuis son début de carrière en 1986. Je l'ai personnellement découvert dans Oz où il donnait vie à l'un des personnages les plus terrifiants qu'il m'a été donné de voir sur petit écran. J.K. Simmons est fantastique, et même si je n'ai pas assidument suivi sa carrière pavée de seconds rôles, c'est toujours un plaisir de le voir incarner d'odieux connard.
Sans rien savoir de Whiplash, je me suis dit "Ok, un petit film cosy sur le jazz, ça va être chill. J.K. aura sûrement un rôle positif, pour changer, et certainement pas un odieux connard homicide." Comment dire... Toujours est-il que Simmons a remporté à peu près tous les Oscars, BAFTA, Golden Globes et récompenses possibles et imaginables avec plus de 30 lauriers pour une quarantaine de nominations. Et c'est largement mérité.
Mais comme il y a un film autour de J.K Simmons, parlons un peu de ce Whiplash, ou plutôt, voyez-le, car j'étais très agréablement surpris de me lancer sans rien en savoir. Avez-vous besoin d'apprécier le Jazz ou d'y connaitre quelque chose ? Non. Le film est une leçon d'écriture et de montage, avec une narration condensée, resserrée, qui ne perd pas de temps et va droit au but, et des dialogues bien sentis. C'est une spirale étouffante, teintée de sang et de sueur. Il n'y a rien à retirer, rien à ajouter, tout est parfaitement ciselé pour sublimer la confrontation des deux principaux protagonistes et l'évolution de leur relation tumultueuse.
La direction photo est magnifique, le montage sonore à tomber et Damien Chazelle film la musique avec une telle virtuosité qu'elle vous pénètre tout entier, quelle que soit votre affinité avec le genre - la mienne est pourtant proche du néant. Le bonhomme n'en était pas à son coup d'essai, avec un Grand Piano qui ne l'avait pas marqué (l'essai). Avec Whiplash, il signe un chef-d'œuvre qui met tout le monde d'accord.