J.K. Simmons, quel acteur exceptionnel. J'ai vuce film plusieurs fois, et ses cris perçants résonnent encore en moi. Sa prestation est tout simplement époustouflante. Cisaillée entre admiration, colère et pitié, la justesse et l’imposance du jeu d’acteur du professeur tyran ne m’a en tout cas pas laissée indifferente.
Quel plaisir d'enfin découvrir un film sur l'univers de la musique où la réussite ne se présente pas sur un plateau d'argent. Le film expose crûment le travail acharné, la souffrance et le mépris inhérents aux études musicales.
L'antagonisme entre le professeur, à la fois sûr de lui et condescendant, et le jeune élève, apparemment insignifiant, est absolument captivant. J'aime ces films qui, qu'on s'y intéresse ou non, nous élèvent et éveillent en nous une passion pour des sujets qui ne nous attiraient pas particulièrement auparavant. "Whiplash" m'a fait aimer le jazz, la discipline et la complexité du monde musical.
Les deux protagonistes principaux, bien que diamétralement opposés, forment ensemble un duo remarquable. Damien Chazelle, du haut de ses 29 ans, nous livre avec humilité un véritable chef-d'œuvre. L'esthétique orangée et chatique du film s'accorde à merveille avec le biopic, sublimant un scénario et des performances déjà exceptionnels. Les dialogues, ciselés et incisifs, mettent en lumière ce duel psychologique entre professeur Simmons et Miles Teller. Chazelle réussit, tout au long du film, à nous faire détester ce tyran, qui torture notre musicien adoré, nous laissant cependant dans un état de pitié face à la déchéance final du maître, nous plongeant dans la culpabilité et de perplexité.