Manger son riz avec des baguettes n'aura jamais semblé aussi facile
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Le sang dégouline de ses poings, les baguettes en bois lui arrachent la peau, les cymbales sont imprégnées de sueur, les gouttelettes rouges et transparentes sautent joyeusement au rythme du tempo effréné, pansement après pansements la plaie s'ouvre de nouveau mais peu importe la douleur il continue à taper, le rythme s'intensifie, chaque coups portés le fait souffrir, il s'impose cette cadence violente, le diable est dans sa peau, maître de son corps, de loin on pourrait croire qu'il est fou, qu'il ne contrôle rien sauf que c'est bel et bien lui qui décide quand s'arrêter, de n'avoir que pour limite la barrière infranchissable de la perfection.
Wiplash commence avec ces couleurs olivâtres, le dorée de tous ces instruments, la noirceur des couloirs d'une école de musique. Noirceur elle même incarnée par ce professeur, cet individu qui prône la perfection qui au moindre regard pourrait tuer une mouche en plein vole. Ce Voldemort de la musique au crâne dégarni est un impitoyable chasseur de talent.
Andrew du haut de ces 19 ans, cadet d'une famille 100 % réussite prend une toute autre voie, celle de la musique et du jazz, avec comme objectif de devenir la nouvelle icone, la nouvelle star de la batterie, inspiré de toutes ses idoles de la baguette. Il est prêt a tout pour atteindre son but, renoncer a toute vie sociale, jusqu'à refuser l'amour qui lui tendait les bras
Tout au long du film, c'est un véritable duel que se livre les deux hommes, un combat perpétuel entre un maestro qui a donné sa chance a ce gosse se servant de ses rêves pour les briser. Briser mais dans quels buts ? Le perfectionnisme qu'il impose a ces élève prend une dimension unique, une pression psychologique ainsi qu'une écrasante soumission qui donne tout son sens au mot Humiliation.
Jusqu'au bout cet effroyable personnage, ce connard et salopard va pousser à bout Andrew dans ces retranchement pensant maîtrisé ce gosse comme un pantin car personne lui résiste. En plus de le faire tomber, il lui fera fermer son orifice qui lui sert de gueuloir perpétuel pour le faire vibrer et le transcender.
Un film à couper le souffle par la tension constante et l'oppression dans lequel on est mis. On assiste à un concert haletant ou le son de chaque instruments n'est là que pour mettre en avant la prodigieuse prestation du gars qu'est derrière la batterie.