Parce que Noël me rend aigri et désagréable, j'ai refusé de m'enraciner au sein d'un vulgaire repas ennuyeux amère à m'empiffrer pour suivre une forme de tradition qui m'exaspère. J'ai préféré, dans ma plus grande insociabilité, de m'offrir un cadeau, qui certes semble anodin dans mon triste quotidien qui emmerderait plus d'un d'entre vous, mais qui me procure toujours une grande joie. A la différence de Noël qui me laisse dans l'indifférence total, j'ai préféré trouver cachette dans l'endroit qui me procure le plus de bonheurs et de moments de jouissance dans ce bas monde: le cinéma. Aveuglément, ne savant quoi voir, je me suis dirigé vers Whiplash. J.K Simmons, un film qui porte comme thème la musique, quoi de mieux pour moi ? J'ai donc posé mon gros fessier d'obèse dans ce confortable fauteuil de la salle 7, et durant 1H45, j'ai pris l'une des plus grosses claques de ma vie. Il aura suffit de quelques minutes pour que je comprenne que j'étais face à un grand film. Dans le fond, ce film est un véritable film de guerre, où deux camps s'affrontent. L'un attaquant par la violence des propos et des paroles, l'autre par la force de la musique. Chaque scène confrontant les deux personnages s'illustre comme étant une véritable fusillade. Les mots fusent, la musique explose. J.K Simmons est un véritable tyran, effrayant, sans pitié, n'ayant pas peur d'attaquer là où ça fait mal: la famille. Andrew Neyman est le portrait de n'importe quel passionné qui cherche à réussir par tous les moyens quitte à souffrir et tout perdre. La détermination le rend plus fort et le pousse à aller de l'avant et essayer de vaincre ce tyran jusqu'à ce climax final, digne d'une grande scène de bataille des plus épiques, où nos yeux et nos oreilles sont noyées dans la puissance des battements de cymbales où la batterie vibre dans tout notre corps, notre coeur suit ce rythme durant 5 minutes épiques dans lesquelles on ne ressort pas indemne. Quoi de plus beau que de finir ce magnifique moment par un grand moment d'applaudissement dans la salle ?
Bouleversant et passionnant, ce film illustre parfaitement la détermination qui ronge de nombreux passionnés dans un face à face surpuissant. Il se montre également comme étant un film où le système éducatif pense avoir le pouvoir total sur ses élèves.
Pondre un film aussi parfait sur chaque plan et dans chaque son à 29 ans, c'est du grand art. Je me suis offert le plus beau cadeau de Noël.