Il faut souffrir pour être parfait

Whiplash ! Par où commencer ? D'une part j'ai découvert ce film bien après La La Land. En effet, non seulement à l'époque, je n'étais pas autant intéressé au cinéma que maintenant, mais aussi parce qu'il avait tout du film à Oscar. Depuis, j'ai rectifié le tir et après avoir vu l'impressionnant First Man. Mon avis sur ce film est sans appel : il s'agit d'un très bon film, même s'il a fait grincer des dents des férus de musique.



Que peut-on dire de l'esthétique ?



D'une part, Whiplash est un film plutôt intense au niveau de la réalisation, même si cela reste classique si l'on compare à ses films suivants. Cela dit, il y a une chose de marquant : l'intensité du métrage. C'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans le film La La Land, vu que le film est mieux fait esthétiquement, mais qu'on retrouve dans le récent First Man. Bien que le film est assez classique tout le long, il y a des plans qui marquent vraiment (comme l'accident d'Andrew). C'est surtout les images du concert qui sont impressionnants d'intensité. Il utilise beaucoup de plans resserrés au niveau des instruments, surtout au niveau de la batterie afin de voir l'intensité de l’exécution du musicien. Bref, malgré l'aspect très classique du film, il a quand même une vraie atmosphère et un savant équilibre entre rise and fall. Mais bon, le film vaut bien plus pour ses personnages que pour sa réalisation.



J.K le leader



On est tous d'accord, c'est J.K Simmons qui tire la vedette à lui tout seul. Son rôle de Terence Fletcher est l'antithèse de son rôle de J.Jonah Jameson. Le second étant plus risible que sérieux, ici Terence est un vrai psychopathe de la musique. Il pousse tellement ses élèves à bout qu'il en devient détestable. C'est la figure du professeur qu'on déteste au point de le tuer (vous en connaissez surement), mais que ses méthodes antipédagogique le font détester des familles mais provoquent le dégoût mâtiné de respect et d'admiration pour ses élèves.


Cela dit le héro n'est autre que Andrew Neiman (Miles Teller). Il a un rêve : devenir le meilleur batteur et Fletcher est un obstacle à ses rêves. Je sais que beaucoup trouve l'acteur bien trop lisse, mais je pense qu'il est un bon personnage pour ce film. C'est la figure de l'élève qui veut dépasser le maître quitte à perdre son la compréhension de son entourage et à mettre sa vie en jeu. C'est assez inspiré des héros de shonen de compétition (sportive ou autre) qui mettent tout en jeu pour leur art et que la détermination fait qu'il le transcende en un sens.


Les autres personnages sont plus secondaires mais marquants.


Nicole (Melissa Benoist, oui la dernière Super-girl en date) est la petite amie un peu délaissée mais qui veut comprendre Andrew, Jim (Paul Reiser) est le père qui s'inquiète pour son fils. Ryan (Austin Stowell du Pont des Espions, de Colossal et ...Larry King de Battle of The Sexes ? Tiens je n'avais pas remarqué...) est le rival. Donc oui on est sur des archétypes très reconnaissables.



Sévérité ou psychopathie ?



L'histoire est l'ascension semée d’embûches d'Andrew et de son bras de fer face à Fletcher. Une histoire forte comme on a l'habitude et qui nous fait poser pas mal de question sur la recherche de la perfection. Sur le prix à payer mais aussi sur l'exigence ou l'auto exigence qu'on s'inflige. Il nous fait poser la question : Es-ce sain ? Fletcher est exigent certes mais ses méthodes sont-elles qu'il a reçu plusieurs plaintes contre lui à cause de ses méthodes et qu'il en est parfaitement conscient. Cependant, il y a 2 regards qu'on peut poser : a-t-il raison de pousser à bout ses élèves au point de devenir le nouveau batteur célèbre ou on. Et Andrew ? A-t-il raison de se tuer pour sa carrière de batteur ou non. C'est très difficile à dire. De l'extérieur, cela nous paraît insensé. Mais dans l'univers de la musique, pas tant que ça. Il nous arrive souvent d'être vraiment exigent envers nous même, à un point monstrueux quand on officie dans l'art car on recherche la perfection. Cependant, on est pas tous Miles Davis au saxo, ou Jo Jones à la baterie (ou dans mon cas, je ne serai jamais Jean-Pierre Rampal à la flûte). Cependant, on aspire tous à la perfection, à donner le meilleur de nous même. Ce film nous pose des questions sur les limites qu'on peut avoir dans son art. De plus, le film nous parle aussi des relations professeurs/élèves. En effet, les 2 personnages se confrontent, s'affrontent, se font des coup bas mais sont complices et se respectent. Ils ont une relation très complexe et pas évidente à saisir pour leur entourage. Le professeur poussant l'exigence à l'excès et l'élève prêt à tout pour montrer ce qu'il vaut. Une relation presque toxique mais intéressante. Cela dit, le film a fait bondir certains fans de jazz qui ne se sont pas trop reconnus dans le film. Dommage !



Porte d'entrée pour Chazelle



S'il n'est pas le premier film du réalisateur, il est celui qui l'a fait connaître. Un film incroyable et fort malgré son aspect classique. Par la suite, il tournera La La Land qu'on ne présente plus et First Man que j'aime moins mais qui est impressionnant. A suivre !

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le 11 nov. 2018

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Neo Cosmic

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