Ce film donne à vivre la musique : à travers le rythme de la réalisation, à travers la performance des acteurs, à travers la BO excellente. Il nous prend immédiatement par les tripes et nous conduit à bout de souffle vers la tension finale de ce morceau de bravoure.
Comme la musique, le canevas peut sembler simple, et même répétitif. Pourtant, cette simplicité du scénario laisse la place à toutes les nuance dans le jeu des acteurs. Comme la musique et le jazz sont d'innombrables variations sur les mêmes thèmes.
A chaque point critique, on se prend à espérer, comme le personnage principal, que cette fois ça y est, c'est la bonne. Que le mentor va rester sans voix et que la salle va se lever et applaudir. Pourtant, à chaque fois, l'espoir est déçu et la tension ne finit pas de s'envoler. Les efforts physique du héros et son masochisme buté, tendu vers une jouissance qui jamais n'arrive, sont finalement partagés par le spectateur. On vit le film de manière viscérale, grâce à une réalisation très découpée. On a mal, on en prend plein la tête et on en redemande. On est hypnotisé par la répétition des rythmes. Avec le héros on veut suivre et survivre jusqu'au bout à cette épreuve de force. C'est le secret de l'excellence : l'acharnement, l'effort, l'oubli de soi.
Et il y avait un moment qu'un film ne m'avait pas fait oublier qui j'étais...
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