Etant un fan de grosses productions et de Tarantino, Whiplash n'est pas le genre de film que je regarde confortablement installé sur mon lit. Et pourtant ce soir là, j'ai décidé de changer un peu de registre, et de m'essayer à ce type de film. Et nom de dieu, que ce fut une belle expérience.
Je vais commencer mon analyse par la base, le titre. Je vais faire court, il est tout simplement parfait. Il correspond exactement à ce que Terence Fletcher (joué par J.K. Simmons) inflige à Andrew Neiman (joué par Miles Teller). Chacun des reproches, gestes de folie, ou simplement chacune des "punitions" de Terence à l'égard d'Andrew sont des véritables coup de fouet (whiplash en anglais, d'où le titre du film). Mais en plus de représenter le film, le titre représente aussi ce que le film fait ressentir au spectateur. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti. Ce que subissait Andrew, j'avais l'impression de le subir aussi. Ce qui m'amène à un autre point, les personnages et les acteurs
Au niveau des acteurs, on a devant nous un J.K. Simmons exceptionnel, qui est, à mon avis, le seul acteur qui aurait pu jouer Terence. Je ne vois personne d'autre qui ai ce jeu d'acteur et ce faciès de bouledogue enragé, qui fait ressortir toute sa haine sur un Miles Teller attachant et jouant à la perfection un personnage auquel on peut facilement s'identifier. Il n'est pas rare pour un jeune, étudiant, lycéen, etc. d'être mis sous pression par ses parents ou par ses professeurs (moins durement que Terence le fait avec Andrew tout de même). Et cette pression permet de faire de plus en plus d'efforts afin de se surpasser. Et c'est là tout le message du film.
Mais où est la musique, thème principal du film, dans tout cela ? La musique permet au deux personnages principaux, Andrew et Terence, de briller par rapport aux autres. Je m'explique. Lorsque que le groupe commence à jouer les différents morceaux, les différents musiciens s'effacent quasiment de la scène, recouverts par la musique, laissant place à l'affrontement entre Andrew et Terence. Cela nous permet donc de mieux apprécier ce duel psychologique, menés d'une main de maître par le réalisateur.
Le film nous offre des répliques toutes plus cultes les unes que les autres. Je ne citerais que les plus marquantes, comme "Are you a draguer or a rusher ?", ou encore "NOT MY FUCKING TEMPO !". Ma préférée restant "I'd rather die drunk, broke at 34 and have people at a dinner table talk about me than live to be rich and sober at 90 and nobody remembered who I was.". En plus de répliques cultes, le film nous offre aussi des plans magiques, comme le plan où Andrew plonge sa main ensanglantée dans le bac à glaçons, qui représente à lui seul le film et son message, continuer à se battre, peut importe la douleur ou la pression.