Unique et époustouflant. Brillant, simple, efficace.
Le film pose avec maîtrise et subtilité la question suivante: jusqu’où est-on prêt à repousser ses limites afin de les dépasser (et de SE dépasser)? A quel coût s’élève la poursuite du génie?
La force de l’œuvre réside dans sa capacité à nous manipuler, de la même manière que JK Simmons (magistral, comme d’habitude) manipule/guide son disciple. Nous, spectateurs, sommes sciemment et constamment entraînés d’un bout à l’autre du spectre des émotions. Le jeune Andrew nous apparaît tantôt sympathique, tantôt navrant. Il suscite tour à tour l’empathie, l’agacement, la compassion et l’admiration. De la même manière, le professeur Fletcher nous inspire fascination et répulsion, et il suffit parfois d’un regard ou d’une réplique, d’un quart de seconde, pour passer de ce sentiment à l’autre.
Allez, j’ose la comparaison moisie: on se sent comme une cymbale malmenée par une paire de baguettes.
La mise en scène et le montage s’accordent à l’unisson dans ce numéro de jazz musical fiévreux et endiablé. Le réalisateur nous tyrannise jusqu’à l’épuisement. Pour notre plus grand bonheur.