Who let the dog out ? Ouh ! Ouh ! Ouh ! Ouh ! Ouh !

Bonjour ! Ici Cosmic M ! Le titre est garanti 100% par Nick Cortex ! Nick Cortex ! L'éclaireur qui génère une trentaine de likes par critiques (et moi à peine 3, il n'y a pas de justice...)

Bon plus sérieusement, je n'ai jamais vu un film du Festival de Cannes primé dans la catégorie Un Certain Regard . Et on commence tranquillement avec celui-ci. Un film hongrois avec une idée originale qui dénonce une loi qui s'apparente à de la discrimination canine tellement elle est ridicule. En effet, elle repose sur une loi qui taxe tous les chiens qui ne sont pas de races en Hongrie. Bref, les Berger Allemand croisé avec un Labrador sont surtaxés. Et de ce postulat improbable on sort un film avec une ambiance similaire à la Planète des Singes : Les Origines. Mais contrairement à ce film, White God tient plus d'un téléfilm avec un concept original, mais un peu émoussé par une mise en scène et une histoire classique.

215 millions d'ennemis

Au niveau de la réalisation, c'est du classique et du très téléfilm, malgré quelques bonnes idées. Cela reste bien filmé mais il n'y a rien de franchement attrayant. Cela dit, je trouve qu'il met beaucoup d'accent sur l'aspect post-apocalyptique du film alors qu'il n'est en rien post apo. C'est quand même très intéressant la manière où le réalisateur gère le sentiment invasion des chiens comme pour montrer leur domination(surtout, la séquence d'ouverture est impressionnante de réalisme !) . Dans un blockbuster américain (genre la Planète des Singes : les Origines), on montrera graduellement la prise du pouvoir de l'animal. Ici, on a le sentiment que les chiens ont déjà gagné le combat (alors qu'il suffit de mettre l'armée et que l'affaire est plié). Mais ça va dans le propos du film qui se met du coté de nos adorables canins et de comment sous l'autorité d'Hagen, ils prennent l'ascendant contre tous ceux qui les ont torturé. Au niveau des personnages par contre, on est dans du grand classique.

Lili & Hagen vs the Hungrian

Au niveau des personnages, on a Lili (Zsófia Psotta) qui est l'héroïne du film et qui est la maîtresse de Hagen. On sait qu'elle aime son chien envers et contre tout. Là, on est dans du classique comme on voit dans les films familiaux du style Beethoven. Mais là où le film perd de son intérêt et au moment où elle abandonne bien vite quand elle voit qu'elle fait plus de mal à son père alors que techniquement , c'est son père qui devait faire le démarche inverse, lui qui n'a jamais accepté le chien.

Dániel (Sándor Zsótér qu'on a récemment vu dans le Fils de Saul) est le père qui veut se comporter en père discipliné après sa séparation avec sa femme, mais il paraît manquer d'autorité envers elle et ne cherche même pas à la comprendre (et surtout lui expliquer en quoi la loi est importante à part payer plus...mais elle est assez stupide comme ça donc on passe).

Sinon, je ne connais pas les acteurs qui jouent les autres rôles à part le prof de musique exigent (László Gálffi) le petit copain ou le nouveau propriétaire de Hagen.

Hagen qui d'ailleurs est très personnifié, un peu à la manière des autres chiens de bien des films canins. Etant donné que le film se veut réaliste, on est plus proche de Beethoven et Lassie que de Marmaduke. Et il a une personnalité qui lui permet de se rendre compte de la cruauté des hommes et de vouloir se venger de chacun d'eux (même de sa maîtresse Lili...du moins pas au début)

Une histoire sur les conditions des chiens et une métaphore des inégalités .... qui devient un film catastrophe canin

L'histoire est simple. Hagen est abandonné par Dániel (et Lili malgré elle) et on suit les aventures de Lili qui veut le retrouver et en parallèle l'évolution d'Hagen. Cependant, l'une va se trouver vers son entourage qui n'en absolument rien à faire d'un chien bâtard et l'autre va passer de chien errant à chien de combats clandestins jusqu'à leader d'une révolte canine. L'histoire se suit bien malgré le ton un poil trop posé du film...jusqu'au moment où Lili renonce. Je ne sais pas si c'est le jeu d'actrice ou une volonté de l'auteur, mais la voir renoncer juste comme ça à la recherche de Hagen sans qu'elle ne montre une once de sentiment, cela fait tache. Bon ok Hagen revient mais il n'y a même pas 5 minutes elle avait renoncé à partir à sa recherche ! Autre chose qui ne vont pas, le faite qu'elle n'affronte pas le moindre réel risque lié à sa recherche. Dans tout le film elle passe dans plusieurs zones dangereuses et elle n'est pas réellement en danger (bien sûr, elle est secondée plus ou moins pas un de ses camarades mais elle n'affronte pas de vrais dangers). Et la dernière chose qui ne va pas, le final. Je ne demande pas un final cliché ou spectaculaire, mais je trouve assez bof. Cela dit, une nuance à apporter, symboliquement le final fonctionne.

Du coup, on a un final très en demi-teinte, mais assez porteur de sens.

Ce n'est pas moi qui a laissé le chien dehors

Bref, ce film est pas mal. Un concept original (je n'ai jamais vu de films d'horreurs avec des chiens. Pas même parmi les nanars) et une thématique forte. Si on excepte les maladresses d'écritures et un aspect très téléfilm, on ne peut que saluer l'audace du réalisateur et la métaphore qu'il a voulu instaurer. Allez on meurt d'envie de chanter la chanson : ici