White House Down : Nervous Breakdown
Avant d'aller voir ce film, j'ai fait quelque chose que je ne fais d'habitude jamais, lire des critiques. Le hasard a voulu que je tombe sur celle d'un magazine soit-disant culturel, qui évoquait un Die-Hard réussi - comprendre comparé aux deux plus récents qui sont des grosses daubasses - et divertissant. Et de voir des sourires, des gens aimant, des papiers positifs, bref une sorte de miracle de Noël en été pour du Emmerich. Complètement fou et renversé par tant de bonnes vibes, j'ai pénétré dans le temple au son de moult fauteuils écrasés par des postérieurs sous l'influence de pop-corn. Et WTF MAN !
Alors vite fait, il y a effectivement quelques scènes réussies typées Die Hard, notamment un plan sur le marcel blanc de monsieur Tatum, une petite phase de course-poursuite dans les couloirs de la Maison Blanche assez maline dans le côté "guidé à distance" et.... Et ben c'est tout. Ha si, la fille du héros se fait prendre en otage par les méchants et forcément, il y a vengeance. Donc une fois toutes les cases de la charte McLane cochées que reste t-il ? Du fond vert dégueulasse avec des hélicoptères qui ressemblent à des répliques majorettes, des explosions qui renvoient à la grande époque du clipart, et des répliques de merde genre "touche pas à mes Jordan". Les baskets, pas les céréales. Même si ça n'aurait pas changé grand chose.
ET, SURTOUT, le truc insupportable qui traîne depuis trop longtemps dans les blockbusters américains, les COUPS DE BOL qui sortent de nulle part. "Ouf ma médaille m'a sauvé de la balle tirée en plein coeur. LOL" - "Olala, des commandos surentraînés oublient de recharger leur arme, PFIOU". Tout ça et la gamine insupportable que n'importe qui aurait utilisé comme bouclier humain, tout ça et les trahisons qui crient leur présence 45 minutes avant d'arriver, blablabla. Alors ouais, c'est hyper années 80, c'est du revival mignon comme disent certains,... et alors bon sang !!! En quoi ça justifie des incohérences partout, des morts injustifiées et injustifiables - big up au hacker cliché - des personnages inconséquents, et des terroristes même pas terrorisants. C'est Die-Hard édition Playmobil.
Alors effectivement, il y a une petite critique du mode de gouvernement américain, il y a une leçon pas si courante sur l'utilité de la guerre, et - pour une fois - la France est traitée avec respect. Mais pour au final déclamer que les USA sont trop laxistes et que voilà ce qui arrive quand on ne bombarde pas préventivement ces salauds de pays du Moyen Orient.
Et donc, tout ça placé bout à bout, donne un film divertissant/agréable/hommage/renouveau du cinéma d'action si j'ai bien compris ? Ben non. Ca fait un film foiré, qui sent les années 80, qui court après du McTiernan, mais qui au mieux le voit de loin, au pire s'est trompé de course. Ce n'est pas parce qu'un genre - buddy movie vaguement claustro et catastrophiste - se meurt que le premier à faire coucou de loin habillé d'un marcel blanc crado et de gouttes de sueur en gros plan est un messie. Mais Maggie Gyllenhaal est très belle.