Un film semi-métaphorique (on est "seize ans après 1968"), une dystopie réaliste sur l'Amérique des années 80 qui nous a conduits à notre présent. Les limites du privilège blanc et de son luxe de vivre dans le déni, la fascination pour la célébrité, le pouvoir, les psychopathes, les fausses élites (le personnage principal est un prestigieux spécialiste d'Hitler qui ne parle pas allemand, et virtuellement sourd et aveugle à sa famille et au monde entier), le consumérisme qui permet de vivre dans la distraction qui nous évite de penser à la mort et à la catastrophe, le médicament/drogue comme marchandise-phare du traitement des soucis sociaux et existentiels (quand les catastrophes à la télé, les célébrités, l'aérobic et le shopping n'ont pas suffi).
La culture américaine est un bruit (de) blanc qui permet de se fermer au monde réel : la prêche est lourde, ce qui ne l'empêchera pas de passer par-dessus la tête de ses destinataires.
Ca rappelle certaines satires outrancières (et marginales) des années 80, qui s'attaquaient sans succès au monde de Reagan : La femme qui rétrécit, Eat the rich (voire The end avec Burt Reynolds, ou les films d'Arthur Brooks?) - délirantes sans être franchement drôles...