Surtout connue pour avoir joué dans quelques comédies idiotes, Reese Witherspoon a pourtant enchainé quelques seconds rôles très réussi dans des films dramatiques comme Sexe Intention, America Psycho ou plus récemment Mud. Elle s’est même offerte le luxe d’incarner June Carter, la femme de Johnny Cash, dans Walk The Line sorti en 2005. Il lui manquait néanmoins un grand rôle, un film à porter entièrement comme l’a fait Sandra Bullock avec Gravity. Ce rôle lui a été offert par le réalisateur québecois Jean-Marc Vallée, remarqué pour son Dallas Buyers Club en 2013.
Wild, dont le titre fait irrémédiablement penser au long-métrage de Sean Penn, raconte l’histoire vraie de Cheryl Strayed, d’après le livre qu’elle a elle-même écrit. Witherspoon en a acheté les droits via sa société de production et a financé l’adaptation pour laquelle elle s’est totalement impliquée. Et même si elle n’a pas eu à faire le chemin de son héroïne, elle évoque des conditions de tournage particulièrement drastique en pleine campagne américaine. Et il faut bien dire que la comédienne se crève à la tâche, révélant donc qu’elle est bel et bien capable d’incarner un film entier.
La réalisation de Jean-Marc Vallée raconte donc l’histoire Cheryl Strayed, qui décide de s’engager sur la Pacific Crest Trail (ou PCT), un chemin de randonnée qui commence à la frontière mexicaine, tout à l’ouest des USA et remonte jusqu’à la frontière canadienne. 4286 kilomètres allant du sud au nord, passant par l’Oregon, la Californie, l’état de Washington que la jeune femme a décidé de parcourir seule. Le chemin n’a évidemment rien d’une partie de plaisir puisqu’il passe dans les coins les plus reculés des Etats Unis.
Les motivations de Cheryl Strayed apparaitront petit à petit dans le récit, commençant d’abord comme des images presque subliminales pour devenir de vraies flashbacks, augmentant en durée au fur et à mesure des réflexions de l’héroïne et de son habilité à parcourir les kilomètres. Plus elle sera « à l’aise » en randonnée, plus elle pourra se pencher sur son passé et faire le point avec elle-même, ce que permettront également quelques éléments du récit venus l’aider à réfléchir. Il faut dire qu’elle est passée par plusieurs drames s’enchainant, on ne peut donc que comprendre cette envie de solitude, de réflexion et de rédemption.
Porté par une superbe bande-originale dont Bruce Springsteen, le film est une magnifique traversée des Etats Unis filmés avec brio et sobriété par Jean-Marc Vallée. Le réalisateur évite le cliché de la carte postale pour nous faire vivre une aventure humaine d’abord, profitant néanmoins des décors et de la lumière naturelle qui lui sont offerts.
Réunissant toutes les qualités pour remporter quelques statuettes de part le monde, Wild est une très belle histoire, touchante et humaine, portée par une actrice exceptionnelle. Ne le manquez pas.