Le nouveau film de Jean-Marc Vallée ne fait pas franchement rêver de prime abord, sa première séquence étant particulièrement cliché et appelant un sujet faussement subversif, porté par une héroïne peu avenante. Mal préparée, cette américaine pure souche semble correspondre au parfait stéréotype du capitaliste essayant de se retrouver dans la nature, avant de se rendre compte que celle-ci ne veut pas de lui. Mais au final, le réalisateur a l’intelligence d’écarter bien vite ce terrain glissant pour nous narrer une véritable rédemption.
Ecrit par l’héroïne éponyme dont il raconte l’histoire, Wild n’est pas nécessairement un récit de femme au sens strict du terme, ou alors un récit sur le recherche de féminité, Reese Witherspoon interprétant un garçon manqué cherchant une identité qu’elle semble avoir perdue, celle-ci sortant d’un divorce causé par une addiction à la drogue et une très longue phase d’adultère. Un récit de réminiscences donc, qui reviendront marteler l’esprit de cette femme à longueur de temps, jusqu’à ce qu’elle s’accepte.
Rien de nouveau donc, nous sommes face à un film rédempteur des plus communs, mais ce leitmotiv du souvenir dans le montage, savamment orchestré et rythmé ainsi que la réalisation particulièrement réussie suffisent à plaire et à nous déprimer quand l’on ressort de la salle pour retrouver notre ville grisâtre. Un récit humain, parfois inutilement pathos mais parfois très drôle, qui en fait donc un joli coup de cœur.