Quand Moi, Daniel Blake rencontre A Star is Born, ça donne un film social acerbe où l'ambition et le destin rentrent en collision avec le vif de la vie. Les responsabilités parentales et les lacunes financières deviennent alors des freins. Je ne m'attendais pas à une telle envolée émotionnelle et à une telle justesse des sentiments. Le portrait est affiné et les personnages, dans leur rapport à la réalité, nous touchent très rapidement. On les comprend et on compatis. Les thématiques abordées font écho à ce rêve d'enfant qu'on a tous eu, que certains se vouent à accomplir jusqu'au bout et que d'autres ont mis de côté pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. C'est dans cet étau que le personnage de Rose-Lynn, brillamment interprété par Jessie Buckley, inconnue au bataillon pour ma part, est tiraillé. Sa relation avec sa mère, sous les traits de la géniale Julie Walters, est électrique et la ramène sans cesse à une réalité pleine de responsabilités. Talentueuse, elle croit profondément qu'elle peut devenir cette chanteuse country, d'autant plus que les planètes semblent s'aligner pour accomplir son destin. Mais elle a aussi ce passé de détenue, ce tempérament instable et sa poisse innée qui l'habitent et la hantent... La jeune actrice-chanteuse crève l'écran par son naturel et touche au coeur dans la conquête de ses valeurs. La réalisation de Tom Harper, bien que dépeignant un paysage lourd, ne s'enfonce pas dans une atmosphère misérabiliste et étouffante. Il y a toujours une lueur d'espoir, il y a toujours un choix possible, un bonheur sous-jacent. Et la musique country en univers sonore insuffle un vent de liberté serein. Wild Rose est un beau portrait de femme contemporaine qui bouscule par ses belles émotions et touche par sa vérité qui vise au bon endroit.