Après l'uppercut School on Fire (1988), l'incroyable chef d'oeuvre de Ringo Lam sur les triades mais boudé par le public, il est alors logique que le réalisateur tente de retrouver le succès avec ce mélo-polar moins dérangeant mais pourtant caractéristique du bonhomme.
Dès les premiers plans le style de Lam est donc reconnaissable: c'est bien filmé et monté, l’atmosphère est naturaliste et le tout est bercé dans une bande son eighties qui fait indiscutablement mouche.
Cette histoire d'un flic qui se passionne pour une femme liée à une enquête paraît terriblement juste et ne verse jamais dans le lyrisme ronflant, des tas d'autres cinéastes se serait fourvoyés dedans, à cette époque, sur ce type de scénario.
Le mélange entre chronique sociale tout autant que film romantique et film noir est brillant. Les quelques scènes d'action sont parfaitement exécutées, typique du réalisateur de par leur brutalité et leur violence sèche.
Toutefois, c'est ici l'aspect romantique et émotion qui primera sur les autres, ce qui le différencie des polars purs de Ringo. Légère déception du coup que le climax verse un peu trop dans l'éclat de violence final obligatoire qui collait si bien à la série de films des On Fire mais qui cette fois peut paraître légèrement too much.
En conclusion tout de même un superbe opus, moins connu dans la filmographie de Ringo Lam, que tout amateur se doit de découvrir. D'ailleurs, le casting vaut à lui seul sa vision, avec l'immense Chow Yun-fat bien sûr, Cherie Chung (Peking Opera Blues) et Roy Cheung (toute la trilogie On Fire).