Carpe diem.
Parfois, on est jamais mieux servit que par soi-même. C'est ce qu'ont du se dire Matt Damon et Ben Affleck, amis d'enfance cantonnés aux seconds rôles qui décident de prendre leur destin en main en...
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le 11 févr. 2013
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Ce film est détestable.
Non pas qu'il soit mal mis en scène, non pas que les acteurs soient mauvais, c'est même le contraire. Le problème vient de l’écriture de Will. Un personnage imaginé par des scénaristes sans grand talent, mais qui semble avoir passé des nuits entières sur la béquille en créant "Will Hunting", qui ressemble donc plus à une vision fantasmagorique du génie qu'autre chose. Si Damon est a censément un QI vertigineux (et a été à Harvard), il a réussi à réunir absolument tous les clichés possibles du Génie Universel.
Rendez vous compte: Will a 20 piges, est manifestement la réincarnation de Ramanujan, mais en plus dispose de l'équivalent de 5 titres de doctorats dans d'autres matières, a la gueule à Matt Damon, le tout en ayant pour activité principale d'aller se bourrer sa (jolie) gueule en regardant du baseball.Matt Damon est intelligent, certes, mais il n'a pas compris qu'exceller dans tous les domaines n'est pas possible.
D'ailleurs, détail amusant, le "problème complexe" posé par Lambeau semble être un problème basique de théorie des graphes, du niveau licence je dirais ce qui réduit forcément la crédibilité des compétences de Will (et oui Matt, c'est ça d'avoir fait de littérature, mettre trois équations en disant que c'est compliqué n'est pas suffisant). Parce que, si les références à Ramanujan et Danzig sont remarquées, Matt oublie que Srinivasa ne vivait que pour les maths, et que Danzi était déjà en PhD à l'époque où il a résolu ses problèmes.
Et, évidemment, cerise sur gâteau Will est un iconoclaste rebelle sexy, qui évidemment en met plein les gencives aux bourgeois conformistes et arrogants; je n'ai rien contre l'idée mais c'est tellement cliché et mal amené que ça en devient gênant, en particulier la scène du bar, qui ressemble fort à un concours de zob égocentrique qu'autre chose, le film semblant nous dire "tu as vu comment Will est smart hein hein? ".
Bref, cette personne ne peut tout simplement pas exister; le bon Will n'est absolument pas crédible pour un sou. Ce film est le fantasme que Hollywood se fait du "génie": un individu polymathe réussissant sans efforts tout ce qu'il entreprend. Une autre version du hacker qui cracke tout système informatique en tapant très vite sur son clavier en somme.
J'insiste, je ne peut pas avoir d'empathie pour Will, étant donné que tous les personnages lui lustrent l'asperge à longueur de temps. En plus d'avoir une intelligence surnaturelle et un joli minois,Will a quand même deux profs du MIT à son chevet, a une copine magnifique, ses amis d'enfance sont adorables et le poussent vers le haut. En clair, Will a débloqué le GodMode. Rien ne se mettra en travers de sa route au cours du film, et le happy ending arrivera bien assez vite. Il aurait été plus rapide si ce vieux Will n'avait pas sorti la carte du "c'est pas toi c'est moi" ou "mon passé torturé, tu peux pas comprendre"
Le film tente donc de nous justifier le fait que Will gâche sa vie en faisant du vulgaire tire-larmes à base de "Papa était violent". Pour la subtilité, on repassera. Parce que oui, manifestement, 15 années d'abus peuvent se régler en 15 séances de thérapie, et hop, l'autoroute du succès est dégagée. Mais bien sûr.
Même Sasuke est mieux développé c'est dire.
Créée
le 10 déc. 2024
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