Un western de troupeau sans troupeau (ou si peu), où l'on apprend que le terme bouvier n'est pas que le nom de jeune fille d'une femme de président.
Entre néoréalisme et western spaghetti. Néoréalisme, car le cow-boy est montré au travail face à une nature hostile (les hauts plateaux, plutôt que le classique désert), sa peau attaquée tantôt par le froid, tantôt par le soleil. Un boulot où l'on en chie et qui fait d'un homme de 50 ans un vieillard aux yeux de ses compagnons.
Western spaghetti parce qu'on est en 1968, que John Ford a arrêté de faire des films et que le virus leonien s'est propagé à tout l'Ouest américain.
A noter une bonne brochette de seconds rôles : Donald Pleasance en prêcheur-bandit dégénéré ; Bruce Dern, l'un de ses fils, encore plus débile (à faire douter du darwinisme). Et le fordien Ben Johnson, en figure tutélaire de l'Ouest, seul recoin propre de ce western où l'on a pas peur de se salir en posant son coude.
Et comment passer sous silence la présence de Lee Majors, un homme qui tombe à pic (à la fin il arrive pour sauver Charlton Heston) et qui vaut trois milliards (50 dollars en réalité, qu'il a gagné en pariant sur la survie de son pote).