En 1988, George Lucas en a marre de ne pas pouvoir adapter Le Seigneur des Anneaux, alors il pond un scénario d'Heroic Fantasy dont il avait l'idée depuis bien longtemps. Il reprend en plus simple le shéma du maître, il rajoute une pincée de Moïse, des voyages de Gulliver, de Blanche-Neige, il demande au rouquin boutonneux qui jouait pour lui gamin de bien vouloir le tourner à sa place et envoie tout ce petit monde en Nouvelle Zélande pour avoir des décors chouettes.
Le résultat est une exceptionnelle réussite d'un genre qui était tout de même plus que rare à mon époque. Le film réussit à poser les bases d'un monde compréhensible sans jamais s'attarder dessus, on suit les aventures d'un Hobbi... Heu, d'un Nelwyn et d'une quête qui le dépasse avec beaucoup de plaisir. Esthétiquement, c'est bien la plupart du temps, les paysages aident beaucoup... Il y a de l'aventure, des seconds rôles comiques pas toujours utiles, un château assiégé (deux en fait), de la sorcellerie, un général Kael en hommage à Pauline et des bivouacs !
Mais surtout au milieu de tout ça, il y a Madmartigan, qui arrive à mêler les rôles classiques de la fripouille et du paladin avec un rare bonheur. Il arrive même à nous convaincre qu'à un moment de sa carrière, Val Kilmer était charismatique. C'est d'ailleurs sur le tournage qu'il séduira la belle Joanne Whalley qui finira par lui piquer son nom...
L'histoire d'amour est d'ailleurs, comme souvent chez Lucas, une des grandes réussites du film. Inspirée directement de la comédie classique des années trente, cette lutte incessante entre le mâle en rut bougon et la peste revêche tout en piquants acérés possède toujours à mes yeux le même charme et permet de transformer ce qui est souvent le point faible de ce genre de films (n'est-ce pas Peter ?) en une force non négligeable.
En résumé, même à mon âge et après avoir vu ce truc une bonne trentaine de fois, ça reste idéal pour un dimanche après-midi sous la couette avec une pizza.