Si l'on devait résumer ce film en une phrase, c'est : "Nicolas Cage muet qui casse la gueule à des mascottes de parc d'attractions."
Ah, Nicolas Cage...
Depuis Ghost rider, quand je vois son nom sur une affiche, ça me fait le même effet que devant un film de Paul W. S. Anderson : tu sais que ça va être nul, que le scénario sera flingué et que les personnages seront stupides, sauf la tête d'affiche qui en fera des caisses, mais tu sais pas pourquoi tu regardes. Ton regard est irrémédiablement attiré par ce film, tu y penses à chaque instant et tu auras beau faire, tu ne pourras pas te l'enlever de la tête. Tu dois regarder ce film, ta vie en dépend. Il est aussi vide qu'un abîme, mais quand tu le regardes finalement, tu le supplies de te regarder en retour.
Et après coup, tu sais que c'était nul (tu t'y attendais) mais, quelques temps plus tard, tu veux le revoir. Masochistement, au fond du fond de toi, tu l'apprécies. Mais tu ne l'assumes pas.
Félicitations, tu viens de goûter au plaisir coupable.
Willy's Wonderland est un peu dans le même style : c'est du grand n'importe quoi, parfois c'est mal joué, et ça se prend tellement au sérieux que le tout donne un résultat particulièrement jouissif.
Oui, mine de rien, le film fonctionne. Quand on part de l'idée d'un film d'horreur/slasher dans une salle de jeux, on est prêt à accepter n'importe quoi, même qu'une bande de huit psychopathes suicidés reviennent sous forme d'esprits démoniaques et prennent possession de mascottes (déjà terrifiantes).
Le film est absurde, oui, mais reste cohérent dans son absurdité. Le dessus du panier demeure dans le personnage joué par Nicolas Cage, qui reste parfaitement maître de soi quand les mascottes l'attaquent et leur défonce la gueule avec un calme tout aussi olympien MAIS qui respecte quand même ses pauses syndicales (faut pas déconner non plus).
Parce que oui, le gars (qui ne parle pas une seule fois) accepte de nettoyer la fameuse salle de jeux "Willy's Wonderland" en échange de la réparation de sa camaro sans sourciller. Le pire, c'est qu'il y va avec une énergie déconcertante.
Bref, Willy's Wonderland c'est vraiment pas profond, mais c'est vraiment pas grave. Le film est rythmé et sans aucun temps mort et, à défaut d'être effrayant, il est franchement drôle (et la musique est cool).
D'où ma note.
Bon, c'est pas tout ça, je vais peut-être me faire un Paul W. S. Anderson moi...