Décidément en ce moment, il se passe vraiment quelque chose du côté des spectateurs quant on voit le retour en force du cinéma gore sur le devant de la scène. Serai-ce une façon d’extérioriser notre rancoeur à l’égard de la cancel culture et des interdits promulgués par les wokistes écolos et démocrates ? Ma foi peut-être bien, mais il n’empêche que la proposition de pervertir un grand classique avait de quoi intéresser un sociopathe tel que moi avide de spectacle transgressif, d’autant que je n’en reste pas moins un grand enfant élevé au Disney pur jus, alors forcément voir Winnie L’Ourson péter un plomb et manger des gens figurait dans le top de mes priorités pour cette nouvelle année. Si vous vous demandez comment c’est possible, c’est uniquement parce que les droits du livre d’origine viennent de tomber dans le domaine public. Néanmoins nous ne sommes plus des bambins, et Jean-Christophe non plus. Ce dernier aspire désormais à gagner sa vie et à courir après les filles.
Un jour un client qui venait souvent tirer des coups dans mon hôtel m’a dit « Médecin, c’est le saint graal quand tu veux baiser ». Ce cher Lionel n’avait vraiment pas tort, et JC en a sûrement bien profiter durant son université loin de ses anciens amis qu’il a abandonné à leur sort dans la forêt, un peu comme on laisserai son animal de compagnie crever au bord d’une route avec un sac de croquettes périmés. Le problème c’est que l’heure du quatre-heures sonne toutes les heures pour Winnie. Et comme les animaux de la forêt n’ont pas pris soin d’anticiper et de faire des réserves pour l’hiver pensant que Jean Christophe reviendrai les bras chargés de KFC, ils doivent se résoudre à bouffer Bourriquet, le maillon faible du groupe. On ne saura jamais ce qui a bien pu advenir du Hibou et du Lapin Blanc, bien qu’on se fait rapidement à l’idée qu’ils ont sûrement finis dévorés par Porcinet. Un jour, Jean-Christophe va revenir accompagnée de sa chérie et tomber dans le traquenard tendu par ses anciens amis. L’histoire aurai pu s’arrêter ici, mais c’est seulement le début, car une sororité a choisi de venir s’installer à quelques encablures de leur campement, et que les deux ermites bedonnant ont fini par prendre goût au sang.
Certains le qualifieront de slasher bas du front et vous diront qu’il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, et pourtant les deux boogey-man ont un look amusant ; bien que je préfère mon masque de cochon à celui de Porcinet , c’est plutôt bien rythmé et la photographie est soignée contrairement à ce qui a pu être dit même si l’identité demeure un poil impersonnel et évoque bien d’autres productions du même genre tel que You're Next du tâcheron Adam Wingard ou bien Détour Mortel notamment pour le côté survivaliste, redneck et champêtre. Ce que j’ai surtout apprécié, c’est le caractère pathétique de Winnie en grand nounours baveux qui sort parfois de son apathie tendresse pour faire preuve d’une véritable bestialité lorsqu’il arrache les membres ou le faciès de ses victimes à grand coups de griffes ou bien la cruauté de Porcinet lorsqu’il écrabouille le crâne d’une influvoleuse décérébré sous le poids d’une voiture avant d’éclater le visage d’une fille à coup de masse dans la piscine. Tiens ça me rappel une anecdote personnel, quand cette grosse dinde de Sarah Fraisou est venu dormir dans mon hôtel et s'est fumé un tarpé à 2 heures du matin, provoquant par accident l'alarme incendie et le réveil des 40 chambres qui fulminaient au petit matin. Moi j'étais de nuit, à tenter d'arrêter la sonnerie dans le local TGBT à pester contre cette gourdasse sans la moindre classe. Si je m'étais pas raisonné ce soir là, je crois bien que je lui aurai mis un coup d'extincteur dans son visage botoxé.
Bref, on a coutume de dire que les blagues les plus courtes sont les meilleures, mais le fait est que le film de Rhys Frake Waterfield fût à la hauteur de mes attentes pas bien élevé je dois le concéder. Si les mauvaises critiques des sites spécialisés et la mauvaise foi de vos éclaireurs ne vous ont pas découragés, et bien ce Winnie the Pooh Blood and Honey saura vous mettre en appétit, surtout si vous êtes amateurs de slasher façon Butcher, vous ne serez pas dépaysé d’autant que le réalisateur a pris soin de tourner dans la forêt d’Ashdown connue pour être le décor de prédilection choisi par Disney dans le film d’animation. Et oui, c’est ça aussi le multivers, du coup vivement Peter Pan au pays des terreurs infantiles.
Si toi aussi tu es un gros frustré qui en a marre de toutes ces conneries, eh bien L’Écran Barge est fait pour toi. Tu y trouveras tout un arsenal de critiques de films subversifs réalisés par des misanthropes qui n’ont pas peur de tirer à balles réelles.