Ma critique vidéo sur Winnie the Pooh: Blood and Honey
Maintenant que Winnie l’Ourson est tombé dans le domaine public, certains se sont dit que ça serait une bonne idée de faire un film d’horreur à ce sujet. Le problème, c’est que ce long-métrage faisait craindre pas mal de choses, notamment à cause d’ Arthur Malédiction qui nous avait promis un long-métrage horrifique lié à l’univers des Minimoys, et finalement… Donc, il y avait cette peur qu’ils fassent la même chose avec ce film d’horreur sur Winnie. Fort heureusement, ils ont assumé le délire de Winnie et Porcinet qui perdent la tête. Malheureusement, c’est loin d’être un film d’horreur qui en vaut la peine.
Positif
Jean-Christophe (Nikolai Leon) est un homme qui voulait retrouver ses souvenirs d’enfance avec Winnie et les partager avec sa future femme mais cela va plus devenir un traumatisme pour lui… Après, c’est le seul personnage réellement intéressant de ce long-métrage quand on sait tous les bons souvenirs d’enfance qu’il avait avec eux et ce qu’ils sont devenus. Sur ce point, on peut dire qu’il s’en sort un peu.
Maria (Maria Taylor) est un peu la chef du groupe des filles et elle cherche à se changer les idées à cause d’un traumatisme qu’elle a vécu à cause d’un homme. C’est la seule qui réussit réellement à se démarquer chez les filles avec son traumatisme et l’intrigue de ce qu’elle a vécu.
L’introduction en dessin qui nous raconte le passé avec le moment où ça a déraillé est plutôt sympathique. Le dessin semble avoir été fait par un enfant mais ça donne quand même une introduction qui fonctionne bien pour nous relater ce qui se passe, en plus de montrer que le symbole de l’enfance a bien changé maintenant qu’il est libre de droits.
La musique et l’ambiance sonores sont les points les plus réussis de ce long-métrage. Sincèrement, les musiques sont réellement qualitatives tout en collant bien avec ce qui se passe et l’ambiance sonore est pas trop mal dans des moments de tension (même si la tension ne marche pas mais on y reviendra).
Question décors, on est loin d’être face à des décors très soignés mais ça colle assez bien avec cette nouvelle ambiance de la forêt des rêves bleus. Donc, on saura s’en contenter comme il se doit.
La fin est très simple mais, en vrai, elle passe avec le personnage concerné et l’image que ça laisse. Difficile de savoir si ils veulent faire une suite mais la fin est correcte pour ce qu’elle raconte.
Question symbolisme, il y a quelques petits éléments intéressants comme ce que représente Jean-Christophe et les humains pour Winnie ou Winnie pour Jean-Christophe.
Négatif
Autant, quelques personnages principaux s’en sortent mais les personnages secondaires sont pratiquement invisibles. Sincèrement, on ne retient aucun d’entre eux à part qu’il y a un couple, une allumeuse, une fille avec des lunettes et la première victime qui se perd dans les bois. Peut-être qu’on se serait un peu plus attaché à eux si on avait pris un petit peu plus de temps à les connaître. En attendant, ce sont juste des personnages oubliables qu’on ne retiendra pas et auxquels on ne s’attache pas.
On a quelques moments qui se veulent un peu stupides. Par exemple, Jean-Christophe ne se pose des questions sur la forêt et ce qui s’est passé qu’en voyant du sang sur un pot de miel (comme si la forêt n’était pas assez sombre et glauque par rapport à ton enfance ! ironiquement parlant). C’est léger mais il y a quelques petits moments comme ça dans ce film d’horreur.
Les effets spéciaux sont dégoûtants ! Mais réellement, quand on voit la qualité du sang fait en effets spéciaux, c’est à se demander ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là. Certes, le film n’a coûté que 100.000 dollars mais ils auraient pu faire du sang un peu mieux que ça, ou prendre du faux sang.
Question faux-raccord, c’est assez fort. Comment une femme qui boîte à cause d’une jambe cassée peut réussir à marcher comme si de rien était autour d’un feu face à Porcinet deux minutes après qu’on l’ait découverte ? Il faut admettre que ce faux-raccord là est un peu trop évident.
On parle des personnages principaux de l’univers de Winnie l’Ourson, sauf un, Tigrou. Pourtant, il est un des personnages les plus connus de cet univers, c’est étrange qu’ils ne l’évoquent pas une seule fois, même dans l’introduction quand on nous raconte ce qui s’est passé.
Le scénario est assez classique quand on regarde bien. Il démarre plutôt bien dans l’introduction du long-métrage puis, après le générique, ça devient un scénario cliché de film d’horreur assez basique, c’est dommage, même sans s’attendre à un grand scénario.
Que dire sur le jeu d’acteur ? Qu’il n’est pas vraiment terrible. Il y a des moments où ils essayent mais on ne les sent pas pleinement investis dans leurs rôles. Bref, une performance pas très réussie par la majorité des acteurs et actrices de ce long-métrage.
La tension est inefficace en général. Le problème majeur du manque de tension est à cause du manque d’attachement envers la majorité des personnages. C’est un détail mais ce détail joue sur la tension et ça ne marche pas ici à cause de ce manque.
Légère incohérence mais pourquoi la voix de la psy de Maria semble faire de l’écho quand elle dit ses premières phrases ? C’est un détail mais c’est un détail perturbant quand on y fait attention.
L’émotion n’est pas du tout prenante. Quelle que soit le moment qu’on y voit, on est jamais réellement touché par ce qui se passe à l’écran.
La mise en scène n’est vraiment pas terrible, notamment les scènes de poursuite qui sont très mal mises en scène.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Passé: Après que Jean-Christophe soit parti pour ses études, Winnie et ses amis ont commencé à mourir de faim et ont fini par manger Bourriquet. Ils ont alors conclu un pacte qu’ils détesteraient les humains, et particulièrement Jean-Christophe, et deviendraient cannibales après la mort de Bourriquet. Depuis ce jour, le groupe s’est séparé en deux (Winnie et Porcinet d’un coté, Coco Lapin et Maître Hibou de l’autre) et Winnie a décidé de tuer tous les humains qui pénétreraient dans la forêt et de les manger. Sacré passé pour Winnie quand même, tout ça parce qu’il dépendait de Jean-Christophe pour qu’on lui apporte à manger (ce qui est un peu difficile à croire car il vole souvent les réserves demiel de Coco Lapin non ?). Après, ça explique aussi ces formes imposantes et monstrueuses avec des sortes de masques qu’ils portent, ça va avec leur cannibalisme qui s’est développé avec les années.
Au final, c’est assez mauvais mais tout le monde s’y attendait donc ce n’est pas réellement une déception vu que l’attente ne fut pas grande. Malgré quelques décors acceptables, des musiques réussies et un symbolisme qui marche plutôt bien, ça ne sauve pas tout. La mise en scène n’est pas terrible, les personnages secondaires sont très oubliables, les effets spéciaux sont écœurants (même si il y en a peu) et la tension ne marche pas. Donc, on tient un slasher qui se veut un peu trop classique mais qui a tout de même assumé son délire de Winnie qui perd la tête et se met à tuer des gens. C’est très imparfait mais l’idée de base est assumé et c’est une bonne chose.
Contrairement à un autre film qui avait promis le même style mais qui nous a menti, n’est-ce-pas Arthur Malédiction ?