Preux qui restent
6 ans après l’assez raté Downsizing, Alexander Payne revient sur un terrain plus familier, où il sera question de portraits empathiques d’êtres un peu cabossés par l’existence. Dans The Holdovers...
le 14 déc. 2023
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Alexander Payne revient après 6 ans d'absence et un "DownSizing" pas vraiment convaincant. J'étais donc curieux de voir ce que ce Winterbreak allait donner.
Après l'essai à la science-fiction donc, nous voilà dans une oeuvre plus familiale qui pourtant ne l'est pas dans son scénario initial.
Nous sommes dans les années 70 du siècle dernier. Un célèbre établissement d'enseignement américain sera fermé pour les vacances de Noël.
Les plus riches, et ils sont nombreux, retournent dans le cocon familial.
Angus, jeune doué en histoire antique dont les parents ne répondent pas au téléphone, est le seul à rester sur la touche.
Il se retrouve donc seul, avec son professeur d'Histoire antique, dit "Noeunoeuil", antipathique aux premiers abords et sommer de faire le "babysitter" après avoir donné de mauvaises notes à des élèves privilégiés , et avec Mary Lamb la cantinière encore endeuillé de la mort de son fils au Vietnam.
S'en suit alors des jours rythmés de retenues et de révisions, jusqu'au jour du réveillon où la situation se débloque, et les deux compères partent pour de jolies aventures à Boston en laissant Mary auprès de sa famille.
L'image 70's, les dialogues et le trio très peu conventionnel mais attachant à souhait, font de ce film un petit diamant et un énorme câlin. On en sort réconforté et emmitouflé de ce Winterbreak.
J'aimerai appuyé un peu plus encore sur les dialogues, punchlines sur punchlines :
"- Twisted fucker orphaned that glove on purpose. Left you with one so the loss would sting that much more."
"- You just earned yourself a detention, sir, now, get back here!
- Being here with you is already one big fucking detention!
- Son of a bitch! That's another detention! "
Et des discours bien plus attendrissants :
- He used to be fine. He was better than fine. He was great. He was my dad. Then about four years ago, he... started acting strange. Erratic, forgetful, saying all this weird shit. My mom took him to a bunch of doctors, and they put him on medication. But that just made it worse. He got more confused. Then he got angry. And then he got... physical. That was it. That was the last straw. They put him away. And she divorced him... without him even realizing it. That's why she wants a whole new life. And it's easy to just stash me away in boarding school. Like half of us are just stashed away there. And I get it. She never has to look at me. Because maybe when she looks at me, she... she sees him. Maybe she's right. I can't keep it together. I lie. I steal. I piss people off. I don't have any friends, real friends. I'll probably get kicked out of Barton too. And when I do, it'll be my own fault. Get sent to Fork Union and maybe to you know where. And nobody will care. The funny thing is... I wanted to see him so bad this whole time. But I also didn't, you know? Because I'm afraid that's what's going to happen to me one day.
- You're not your father.
- How do you know?
- Because no one is his own father. I'm not my dad. No matter how hard he tried to beat that idea into me. I find the world a bitter and complicated place, and it seems to feel the same way about me. I think you and I have this in common. But don't get me wrong, you have your challenges. You're erratic and belligerant and gigantic pain in the balls, but you're not your father. You're your own man. Man, no. You're just a kid. You're just beginning. And you're smart. You've got time to turn things around. Yes, I know that Greeks had the idea that the steps you take to avoid your fate are the very steps that lead you to it, but that's just a literary conceit. In real life, your history does not have to dictate your destiny.”
On passe forcément un bon moment devant ce film, et Paul Giammati, je l'espère, continuera de récolter des récompenses, c’est mérité.
8/10
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Créée
le 24 janv. 2024
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