Ciel gris, boue, froid. Dès les premiers plans, on sait que Winter's bone va chercher à nous en foutre plein la tronche. C'est bien simple, on a l'impression de voir un film post-apocalyptique facon "La Route", plus qu'un portrait tier-mondiste de l'amérique contemporaine. Tout est sale: les fringues, les gens, les mots, le jardin... Quand tout n'est pas brulé ou mort.
Il n'y a pas d'espoir dans Winter's Bone, il n'y a rien de positif. Les relations sont au mieux tribales, au pire bestiales. Les perspectives au mieux déprimantes au pire inexistantes. La passé au mieux minable, au pire criminel.

Ce portrait sans concession d'une Amérique profonde déshéritée, obèse, inculte, perverse, tout juste bonne à s'enrôler dans l'armée, se révèle une entreprise d'exagération du pire, par trop caricatural pour qu'on puisse croire à l'intrigue, ou juste croire à quelque chose. Comme s'il fallait, pour remuer le spectateur, mettre au carré chaque situation pas jouasse avec un ciel nuageux, mot méchant, un détail déprimant. En fait c'est le parfait symétrique d'une comédie romantique: pas de ciels bleus, les écureuils se font manger, l'happy-end donnerai à certains envie de se suicider...

Dommage, vraiment. Il y avait quelque chose à dire, une description à faire, un caractère certain, une bonne actrice, une tension intéressante... mais un trait trop grossier, qui sabote tout.
Pimprenelle
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le 13 mars 2011

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