Le Festin de Babel
Il faut commencer par chercher, longuement, à s’astreindre à un esprit de synthèse face au continent Winter Sleep. 3h16 de dialogues, la plupart en intérieurs nuit, ou lactés d’une lumière blafarde...
le 24 août 2014
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Plongée de plus de 3h en Anatolie, dans un décor d’une rare beauté, pour fouiller la psychologie des quelques personnes restées y affronter l’hiver.
Le personnage principal, riche rentier tenancier d’un hôtel qui ne se déplace jamais sans son homme à tout faire, partage sa maison avec deux femmes : sa sœur récemment divorcée et sa femme bien plus jeune que lui.
Ce retraité d’une carrière de comédien au sourcil élégant manie si bien le verbe et le geste que l’on se demande, et lui même avec nous, s’il joue un rôle ou s’il est bien lui même.
Mais au final, comme le lui a dit Omar Sharif « pour bien jouer, il faut être honnête ».
Par le biais de dialogues - le plus souvent à deux personnages - se dessine petit à petit la psychologie de chacun des trois personnages, dans toute leurs complexités.
Dans cet environnement aisé, au gré des affaires, des loisirs ou encore des appétences des uns et des autres, sont abordées les questions du bien et du mal, de la morale mais aussi de la place de chacun dans son rapport à l’autre alimentant des échanges fins, toujours sur un fil, sans que l’on puisse trancher définitivement en faveur de l’un plutôt que de l’autre.
À l’heure où ni la religion ni les valeurs traditionnelles ne nous apportent de réponses préconçues, le film revêt dans sa grâce une vocation contemporaine et universelle.
Créée
le 16 juin 2024
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