L’exode massif de réfugiés vietnamiens fuyant le communisme à la fin de la guerre du Vietnam fut source d’inspiration pour de nombreux cinéastes hongkongais durant les années 80. Boat People, Roar of the Vietnamese ou encore The Man from Vietnam pour ne citer qu’eux. Beaucoup de ses films ont pris partie de décrire le mal-être et le désarroi de ces personnes en se focalisant bien souvent sur les gangs de braqueurs cherchant de façon désespérée à se faire de l’argent en commettant des hold-up de banques ou de bijouteries.

Dans Without a Promised Land, on échappe pas à une scène de braquage. Toutefois, il va traiter ce thème de façon un peu différente et va plutôt se concentrer sur la vie d’un camp de réfugiés à Hong Kong et de sa population qui l’anime. Le film n’a pas un personnage principal mais vraiment la communauté dans son ensemble. Le quotidien dépeint ici n’est fait que de violence. Cette violence est omniprésente et se montre sous plusieurs formes. Physique d’une part, qui se perçoit chez les gangs qui font la loi dans le camp ou bien par les actions musclées ou crapuleuses de la police. Sexuelle d’autre part, soit par les abus réalisés par le personnel administratif (ici un britannique) qui veut abuser sexuellement d’une jeune vietnamienne pour lui permettre d’obtenir plus rapidement ses papiers pour Hong Kong. Et enfin la violence s’avère être psychologique et se retranscrit à travers le regard d’un jeune garçon qui vit au quotidien la prostitution de sa mère et qui est repoussé par les autres enfants du camp.

Difficile également de s’attacher un tant soit peu à un personnage. Même le personnage de David Lam Wai (ici dans l’un de ses tous premiers rôles et qui interprète un jeune loup solitaire et mystérieux qui ne se fit qu’à lui-même) auquel on pourrait s’imaginer s’identifier, détient une grosse part sombre qui n’est pas des plus appréciable (cf la scène ou il apprend à l’enfant à dégommer une oie à la tête avec un lance-pierre). On pourrait donc penser que le film laisse peut de place à l’espoir. Malgré tout, cet espoir est incarné chez le jeune garçon qui représente clairement l’avenir de sa communauté.

Without a Promised Land traite plutôt bien son sujet même s’il n’échappe pas à de grosses maladresses dans la réalisation et dans le montage qui s’avère parfois bancal. Ceci est néanmoins contrebalancé par une musique parfaitement accordée à certaines scènes plutôt bien maîtrisées. Rien de surprenant lorsque l’on s’aperçoit que le compositeur n’est autre que Frankie Chan Fan Kei.

Film à petit budget, Without a Promised Land se démarque néanmoins grâce au traitement différent qu’il emploie pour évoquer l’exode des réfugiés vietnamiens. Il n’échappe cependant pas à quelques poncifs mais s’avère toutefois intéressant de part son côté sombre totalement assumé. De plus, le film n’est pas en reste niveau action. Il est bien rythmé et pourvu de scènes d’action brute de décoffrage. Un bon petit divertissement pour celui qui saura braver la version VCD qui est quelque peu… Comme dire? Charcutée!
Supavince
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le 28 juin 2013

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