Wolf Creek par Nicolas Montagne

Immense film de terreur, Wolf Creek n'a pas connu un succès à la hauteur de sa valeur. Loin d'être un de ces petits films sympas où des ados débiles se font trucider par un grand mèchant, c'est plus un film qu'il est difficile de trouver sympa où de jeunes adultes avec une vraie personnalité se font poursuivre et torturer atrocement par un autochtone australien aux allures de M.Toulmonde. Car ce qui est effrayant dans Wolf Creek, c'est son authenticité. Longuement introduit histoire de bien nous attacher aux personnages semblant naturellement charismatiques,l'horreur ne surgit que plus tard,et c'est là que ça fait très mal: les cris de terreur ont l'air d'être de vrais cris,le tueur n'a pas l'air d'un acteur et la souffrance semble réelle. Si l'on ajoute un esthétisme affirmé de la part de Mc Lean, avec des couleurs soit d'un crade vomitif,soit d'une beauté bluffante (chaque couleur correspondant à chaque fois parfaitement à la situation en cours), on a là l'un des plus grands chefs d'oeuvre du cinéma d'horreur.

Avant tout un film d'horreur donc, visant à nous faire détester la violence.Car la violence fait vraiment mal dans Wolf Creek: les tortures infligées aux acteurs ne font pas rire comme dans un Vendredi 13 ou un Freddy, non seulement pour le côté réaliste,mais aussi parce que l'identification fonctionne totalement, quelque soit l'âge du spectateur. Les maquillages très bien rendus ajoutent à cette horrible sensation de réalité, et on sort de la projection de Wolf Creek complétement vidé, avec tout sauf l'envie de le revoir immédiatement. Pourtant, il faut bien admettre que c'est le genre de film qu'il faudrait montrer aux gens un peu trop tenté par la violence, histoire de les en dégoûter un maximum...