8 ans après un premier volet réussi mais tristement banal dans le monde des survivals modernes, Greg McLean revient pour livrer réaliser la suite de son bébé. Cette fois la donne est différente et, là où on pouvait craindre une resucée scénaristique du premier opus, McLean prend le parti de bousculer les choses, notamment en accordant le premier rôle à son psychopathe.
Un peu comme Massacre à la tronçonneuse 2, Wolf Creek 2 amorce un virage vers la gaudriole gore, mais, contrairement à lui, n'arrive jamais à assurer totalement ses ruptures de ton, ni à proposer un spectacle vraiment drôle. Au fond, le film est assez sordide, et se contente de capitaliser sur les mimiques et ricanements un peu redondants de son personnage principal. Et c'est là que le bât blesse, car l'acteur n'a tout simplement pas les épaules pour assumer ce statut. Si dans le premier opus, son rôle de silhouette cradingue faisait tout à fait l'affaire, le fait de le mettre sous les projecteurs est fatal à son aura ; de psychopathe imprévisible, il devient gros lourdaud xénophobe et un peu teubé (pléonasme, certes).
Le film ne manque pas de scènes réussies, notamment quelques courses-poursuites enlevées ou la découverte traumatisante des victimes du tueur, et quelques conventions du genre sont habilement détournées. Néanmoins, le cœur du film, son tueur, est trop surfait ; la longue scène où il se mue en Julien Lepers sadique est franchement embarrassante. Cela ne fonctionne pas, tout simplement. Restent les décors, toujours aussi magnifiques, mais seuls dépositaires d'une ambiance en fin de compte assez peu travaillée.