Critique n°258:" C'était un fauve, qu'est-ce que vous imaginez"

Que ce film aurait pu devenir un des chefs d’œuvres du genre fantastique si seulement il y avait eu un scénario à la clé... Je suis vraiment déçu d'un film qui promettait tant de chose et qui finalement n'en est rien. Pourtant ce film est une fracture totale entre la perfection et l'échec total, je compte donc m'expliquer sur cette fracture du mieux que je peux.


Je vais d'abord commencer par les points négatifs: le scénario, la réalisation. Joe Johnston n'en est pourtant pas à son coup d'essai puisqu'il a déjà réaliser le troisième volet de la saga de dinosaures mais également le premier film du symbole du devoir. Pourtant, il ne me convainc pas du tout en ce qui concerne sa réalisation sur ce film. Il utilise trop le côté sombre pour ce film, à tel point qu'il y a des moments où on ne repère pas vraiment les détails pourtant si soignés de ces décors. Dommage.


Pour ce qui est du scénario, après une première partie très lente, le film accélère beaucoup trop pour arriver finalement dans la sphère des films coupés en deux comme l'était le film de Joe Wright, Hanna pour ne citer que cet exemple. On passe d'un asile de Londres au manoir familiale en quelque secondes. Que s'est-il passé entre temps ? Quelle souffrance a enduré le personnage de Lawrence Talbot, ce sont les deux questions principales que je me suis posées en voyant cette ellipse inutile. Il aurait mieux fallu montrer ces passages pour mieux comprendre le chemin de rédemption qu'entretient Lawrence Talbot.


Il y a un truc qui me dérange également dans ce film: l'évolution des personnages n'est pas crédible. je veux dire, Lawrence Talbot devient loup-garou, tue des personnes lors de première transformation mais lors de sa seconde, il devient presque aussi doux qu'un agneau. Il y a donc une construction bancale des personnages.


Revenons maintenant sur les points positifs: les acteurs et les décors/costumes: A l'inverse, et c'est là que le film connait la fracture dont je parle, les costumes et les décors sont d'une beauté à couper le souffle. J'ai rarement une construction de ce genre et c'est qui me pousse à prouver la fracture de ce film. Le chef décorateur s'est surpassé pendant que le scénariste se la coulait douce? Je ne sais pas mais les deux font un travail divergent et donc, casse un film qui possédait pourtant un potentiel énorme. Un potentiel énorme que des acteurs ont pourtant tenté de sauver envers et contre tous. Ce qui m'amène donc à parler du jeu des acteurs.


Benicio Del Toro est un acteur que je découvre de plus en plus au fil des films où je le vois en action. Après son immense performance dans Sicario, il m'a bluffé dans un rôle qui n'est pourtant pas facile à jouer vu la construction de son personnage. C'est dans ce genre de situation que l'on repère les grands acteurs. Ils sont capable de tout donner même si ils savent que leurs personnages ne seront pas apprécier par le public. Je tire donc mon chapeau pour l'acteur. Emily Blunt a finalement un petit rôle dans ce film mais un rôle qu'elle s'efforce de rendre crédible et elle y parvient plutôt bien malgré quelques défaillances. Anthony Hopkins est un grand habitué de ce genre de rôle, des rôles de personnages sombres et cruels qu'il prend plaisir à rendre crédible. Une bonne performance pour lui également.


Finalement, Wolfman c'est l'archétype du film à Oscar raté, notamment à cause d'une création artistique au top mais une mise en scène et un scénario privée de pertinence qui empêche le film de devenir un classique, dommage.

Bastien_Rae
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le 7 mars 2016

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Bastien Rae

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