Drôle de film que celui-là qui a réussi à m'attraper au moment où je m'y attendais le moins.
La première partie fut rude et mon irritation grande : ok je vois, film inattaquable à cause des sujets qu'il aborde, l'écologie, le Girl Power, un soupçon de migrants, et puis pourquoi s'arrêter là, je vais te donner une dosette d'adoption de petit ukrainien dans une histoire parallèle franchement "limite". Sans parler d'une balkanisation (Non non ne vous inquiétez pas, point de Raoul Volfoni ici, ni même sa charmante épouse) bien bien irritante en mode Kusturica quand les enfants de Goran Bregovic et du Mystère des voix bulgares apparaissent de manière récurrente afin de bien signifier que le film que vous voyez est original.
N'en jetez plus la coupe est pleine, le clafoutis est vraiment trop indigeste pour moi.
Et soudain, Benedikt Erlingsson décide de transformer sa Halla, interprétée par l'impeccable Halldóra Geirharðsdóttir, sorte de Frances McDormand qu'on croirait sortie de "3 Billboards", en super-héroïne pur jus. Et là ouais, d'un coup, dans mon cerveau ça vrille, ça le fait, moi qui déteste les Marvel & Co, j'imagine Méga Halla foutant une grosse trempe à Wonder Woman, je ne vois alors plus qu'un film à la colère sympathique, sa sincérité presque juvénile me saute aux yeux, et je me laisse faire jusqu'à un plan de fin magnifique, faisant basculer ce "Woman at War" dans un film d'anticipation qui se serait perdu dans "Le Temps des Gitans" (Tien tiens te revoilà Emir).
Moralité : je suis un méchant à la base, et ma réaction face à la première partie le prouve une nouvelle fois, et je suis ressorti de là avec un sourire niais et l'envie de faire des Free Hugs à Nadine Morano et Christine Boutin (Là je ne mets pas de photos en liens, je suis un sacré vicieux mais y'a des limites, je vous respecte quand même), donc je n'ai qu'une chose à dire : Bien joué Benedikt, tu es parvenu à tes fins.