Voilà un film délicieusement incorrect qui réussit à être aussi profond.Le réalisateur islandais de Woman at War réussit cette prouesse plutôt paradoxale et fait rire,réfléchir et penser.Son anti-héroïne,Halla, est une personnalité à elle toute seule, questionnant l’identité islandaise actuelle,à l’heure de la mondialisation et du réchauffement climatique.Le regard qu’elle a sur son pays fait du bien et permet des scènes assez savoureuses surtout avec les représentants de l’autorité (la police et les politiques). Les gens du cru ( sa sœur jumelle,l’agriculteur bienveillant et compréhensif,ses élèves de la chorale) représentant le bon sens populaire et droit. Qu’un cinéaste nordique choisisse la critique bien sentie (sans être méchante) sur l’état de son pays (victime de clichés comme tant d’autres contrées) rassure et les scènes « vérité » ont d’autant plus d’impact.Ce qu’il y a de réussi dans ce semblant de comédie légère,c’est de montrer par le prisme de l’ironie qu’une femme quinquagénaire ne peut nier ses idéaux tout en poursuivant son but (l’adoption tant attendue se précisant).Donc oui,la morale sympathique de cette histoire,c’est que le combat permet l’accomplissement.Une posture « too much » pour les plus cartésiens mais qui ravira les spectateurs en attente de sentiments contradictoires d’où jaillit de la beauté et du sens.Woman at war,film total qui s’assume en tant que tel, ne doit donc pas rougir de ses intentions merveilleusement bonnes et salutaires.Une première bonne surprise pour cet été car le film détonne parmi d’autres objets au contenus peu aboutis ou sans saveurs.Alors, ne boudez pas votre plaisir!