Après un 'Batman v Superman: Dawn of Justice' mitigé et un 'Suicide Squad' affligeant, 'Wonder Woman' voie DC Comics et la Warner Bros s'entêter dans un format pompeux et fatiguant.
L'introduction sur Themyscira proposait quelques bonnes idées : une mise en scène chaleureuse, un casting féminin intéressant, une séquence mythologique joliment réalisée. Mais l'apparition des hommes va tout gâter.
'Wonder Woman' tombe dans tous les écueils des films de super-héros : le récit est d'un manichéisme choquant (il faut un certain moment pour comprendre qu'il s'agit de la Première Guerre Mondiale tant les Allemands sont présentés comme des Nazis), les grands dialogues sur la guerre et l'amour sont complètement vains, l'humour crée par les surprises de Diana ne fonctionne jamais, les personnages secondaires sont des stéréotypes aberrant (le sage indien, l'écossais alcoolique) et le scénario reproduit une énième fois le schéma apprentissage-romance-trahison-combat final. Et il faut avouer que ce dernier acte est un véritable calvaire : déluge d'explosions numériques, thème musical irritant, happy-end dégoulinant de bons sentiments.
On pourrait encore s'offusquer de la réécriture de la mythologie grecque ou du flou sur le statut de dieu dans l'univers des super-héros, mais il s'agit là d'un débat encore superflu vu les défauts majeurs du récit.
Quant au féminisme supposée de 'Wonder Woman', il s'agit là d'une vaste escroquerie qui a servie d'argument commercial faiblard. La réalisatrice Paty Jenkins est écrasée par un cahier des charges impersonnel, le personnage de Diana est d'une naïveté confondante, la plastique impeccable de Gal Gadot ne combat clairement pas le dictat du physique imposé au femme, et il n'y pas un seul autre personnage féminin important dans le récit.
Il devient difficile de défendre le DC Extended Universe.