Le jeune Willy débarque en ville afin d’y réaliser son rêve : ouvrir une chocolaterie dans les fameuses Galeries Gourmet. Attention, les entrepreneurs en place exècrent la concurrence.
Retour à l’écran pour le héros célébrissime de Roald Dahl. Pas de Charlie en vue, mais les premiers pas de celui qui deviendra milliardaire excentrique grâce à la fève de cacao. Paul King, heureux papa des adorables Paddington, se lance dans la ganache montée. Son goût le ramène vers les machineries bien huilées où les qualités enfouies en chacun prennent toute leur valeur dans la cohésion et l’esprit d’équipe. Il enrobe le tout de musique et chansons avec l’idée peut-être de colorer un jour une scène du West End ou de Broadway. Verrière milanaise, cathédrale gothique, tour germanique, tramway lisboète, port méditerranée au phare breton créent une cité européenne hybride dans laquelle étincelle un casting étoilé : Olivia Colman mène le bal en chipant le dentier et la mauvaiseté de Madame Thénardier, Mr Bean se coince entre un mariage et un enterrement, quand le plus british de tous, Hugh Grant, fait son come-back en remuant du popotin.
Malgré ses qualités, la gourmandise perd en saveur. Dans le rôle-titre, Timothée Chalamet, plus Mika que Milka, joue les magiciens d’Oz crédules sans atteindre la folie inquiétante du Wonka incarné par Johnny Depp. Le praliné sucré n’a pas l’acidité burtonienne préférant jouer la carte famille comme chez Disney. Étonnamment, son chocolat a le parfum prononcé d’une denrée marchande et addictive, transformant l’industrie en cartel et les consommateurs en toxicomanes obèses. Quel est ce message donné aux producteurs et amateurs de la gourmandise en pleine période des fêtes ?
(6.5/10)
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