Wonka aurait pu être magique, créatif, novateur, gourmand ; un magnifique prequel. Mais il n'en est rien.
L'idée pourtant paraissait, pour une fois, très bonne. Si les préquels de Poudlard sont pour moi un cuisant échec, ici, ne connaissant pas très bien la jeunesse de Willy Wonka, le spectateur pouvait s'attendre à l'éblouissement. Même de ce côté-là, je ne suis pas convaincu. La faute à un univers très manichéen où les méchants sont très méchants et les gentils très gentils. Aucune nuance dans l'écriture des personnages qui se révèlent fades et insipides. Le scénario est clair mais sans ambition ni innovation, à l'opposé de ce fameux Willy Wonka que l'on aurait ardemment désiré fascinant. Le Willy de Tim Burton rayonnait par son étrangeté et son cynisme ; ici, Timothée Chalamet parle et beaucoup trop, à tel point qu'il éclate en mille morceaux le voile mystérieux que lui donnait Johnny Depp.
Au sujet du chocolat, parlons-en. Il apparaît par miracle sans que l'on ne comprenne jamais comment Wonka parvient à le fabriquer sans aucun instrument ni même provision, un désenchantement profond.
Pour le reste, chaque moment d'émotion est interrompu par les chants d'un film qui trempe plus dans la comédie musicale bas de gamme que dans une grande production destinée à faire rêver petits et grands. Si vous aimez les comédies musicales comme Les Parapluies de Cherbourg ou Les Demoiselles de Rochefort et que vous n'avez pas peur des niaiseries, allez-y les yeux fermés.
Enfin, trois points pour trois points positifs :
Un passage où les chocolats trafiqués par le cartel du cacao font pousser des cheveux bleus, des moustaches rousses et des sourcils verts aux pauvres clients, catastrophés par leur propre métamorphose. Une scène bien travaillée esthétiquement et qui apporte un peu de l'enchantement de Roald Dahl.
Hugh Grant en Oompa Loompa convaincant, et dont la chanson est très clairement la plus belle du film.
Le couple de la blanchisserie, sorte de Thénardier comiques et cruels que l'on prend plaisir à voir et qui nous font esquisser un sourire.
Wonka est le genre de film que l'on a vu et revu et que l'on ne veut plus découvrir. Les méchants sont toujours emprisonnés et tout se termine bien encore une fois pour les bons. Un happy end à la Disney qui use le bout de la corde. Pourquoi ne pas avoir adapté plutôt "Charlie et le Grand Ascenseur de Verre", la suite de "Charlie et la Chocolaterie", plutôt que d'inventer un scénario basé sur du rien mystère ? Remplacer un géant du cinéma à la palette extrêmement variée par un plaisantin chouchou d'Hollywood mais complètement à côté de la plaque, mystère. En revanche, 14 euros 90, soit le prix d'une place adulte, ce n'est pas possible. Une nouvelle daube au box-office.