Woyzeck et sa femme habitent une petite ville de garnison. Méprisé et humilié par sa hiérarchie et ses condisciples, la folie guette le soldat Woyzeck. Le film est important pour Herzog, une adaptation de la dernière pièce (inachevée) de Büchner, son écrivain de chevet dont il partage les vues sur l'absurdité du monde. Tourné en peu de jours après Nosferatu, Woyzeck est brut et sans concession jusqu'à la scène du meurtre, filmé au ralenti. On peut admirer mais aussi peu goûter cette vision radicale de l'existence humaine, où Herzog montre abruptement (et amoureusement, à sa manière) ceux qui comme Woyzeck ont la clairvoyance des fous ou des simples d'esprit puisque tel est le sentiment qu'ils donnent aux supposés sains d'esprit. C'est l'occasion pour Kinski de jouer un rôle d'halluciné, pas vraiment une composition, qui lasse un peu avec ses yeux exorbités et ses propos décousus.