Les films de Quentin Dupieux non pas de sens. Ils se veulent a-sens. Rubber se voulait un hommage au « no reason » filmique, à l’absence d’explication, de raison, de sens.
Pourtant ici, les croisements qui s’opèrent, les rencontres, créent un sens, un sens labyrinthique, fait de croisillons temporels, de haies générationnelles.
Le temps passe et nous dépasse, transforme et crée des personnages qui ne sont plus des personnages mais des masques de ce qu’ils sont, ont été et seront à jamais, à l’instant T du film.
C’est un film sur les films, sur la création de la temporalité filmique, et comment elle imprègne les personnages qui ne sont que des rôles, des noms, quelques lettres sur une feuille de scénario. Comment ce temps narratif, bouleversé par la perte de sens, par la confusion des personnages… rend confus le film, le spectateur, et l’acte même de filmer.
Ca n’a pas de sens, mais on le fait quand même.