Avant de devenir un auteur « bankable » en France, Quentin Dupieux avait signé quelques films confidentiels aux Etats Unis dont ce « Wrong Cops ». On y retrouve la marque de fabrique Dupieux avec ce côté désinvolte (tendance « je-m’en-foutiste ») et son ton surréaliste.
Ici pas de pitch « high concept » mais l’absurdité vient de l’attitude dérangée/amorale des 5 flics : l’obsédé sexuel, la femme vénale/superficielle, le trafiquant de drogue amateur de rats (mais pas des poissons !), le loser borgne accompagné d'un homme mortellement blessé et essayant de percer dans la musique (Mr Oizo n’est pas très loin) ainsi que le père de famille avec des vieux dossiers compromettants. Le casting hétéroclite est aussi étrange que l’univers du film : d’un Eric Judor anglophone à un Marylin Manson démaquillé, en passant par les parents de Laura Palmer (l’influence de Lynch est d’ailleurs assez palpable).
Comme souvent chez le réalisateur, le récit manque d’une colonne vertébrale et s’apparente à une succession de sketchs plus ou moins réussis (quelques moments assez drôles mais aussi des lourdeurs). C’est court, c’est très inégal, ça a un certain style, c’est du Dupieux.