Un joli conte

Tout d'abord, à tous les amateurs de films d'art martiaux, passez votre chemin, Wu Ji n'est pas pour vous. Certes, des scènes de combat, il y en a, plutôt esthétiques visuellement d'ailleurs, mais ce n'est pas là l'intérêt de l'oeuvre. Oubliez vos préceptes d'adulte, enfilez vos binocles d'enfant, et laissez votre mémoire vous porter, lorsqu'enfant, Blanche-neige et la Belle au Bois Dormant accompagnaient vos rêves.

Dans ce monde, les Dieux côtoient les mortels, les pétales de rose accompagnent vos pas dans la neige, et les petites filles marchent sur l'eau, confrontées à des choix impossibles : devenir princesse, mais ne jamais connaître l'amour, ou vivre dans la faim et la peur, mais avoir le droit d'aimer.

Le film est très beau, tant dans la trame que dans les images, certes je ne nie pas qu'à certains passages il souffre de quelques maladresses dans la mise en scène, mais je lui pardonne ces imperfections malgré tout. Bien que très manichéen dans sa structure, les héros ne sont malgré tout pas faits d'un bloc, on se surprend à les trouver bien humains finalement, fétus de paille emportés par les vents de Dame Destinée.

Bon à mon goût il ne fait tout de même pas partie des chefs d'oeuvre que je conseillerais les yeux fermés, mais je lui attribue quand même une note plus qu'honorable, car il a su me toucher, par sa symbolique empreinte de grâce et ses scènes à la beauté irréelle, semées comme des notes de flûte tout au long de l'histoire. Au final, selon moi il vaut bien qu'on fasse un petit détour, si l'on sait à quoi s'attendre : une histoire à imaginer l'hiver, près d'un bon feu de cheminée, avec des étoiles plein les yeux et une âme d'enfant :).