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« But mutation is not a disease. » PROFESSOR CHARLES XAVIER

Le succès de X-men en 2000, aussi bien public que critique, pousse la 20th Century Fox à envisager rapidement une suite. Alors que le film est sorti en juillet 2000, Bryan Singer (reconduit à son poste de réalisateur) réfléchit à une histoire pour la suite dès septembre 2000.

Bryan Singer avait laissé à la fin du premier volet le Professeur X et Magnéto en pleine réflexion sur la guerre imminente qui couve entre les hommes et les mutants. Inspiré par le comics God Loves, Man Kills de Chris Claremont paru en 1982, Bryan Singer décide cette fois-ci de confronter l’ensemble des mutants à William Stryker, un humain qui leur voue une haine féroce. Si il est un évangéliste et un extrémiste religieux dans l’œuvre originale, il deviendra au cinéma un militaire qui en veut personnellement à l’Institut Xavier, secrètement décidé qu'il est à anéantir l’ensemble de la communauté mutante.

David Hayter (déjà scénariste sur X-men) et Zak Penn sont alors engagés pour écrire chacun un script sur ce point de départ. Ils combinent ensuite leurs idées dans un même script. Bryan Singer et David Hayter finalisent ensuite le script final. Cependant, Michael Dougherty et Dan Harris sont débauchés pour réécrire le script afin de supprimer des personnages (comme le Fauve, Angel ou Dent de Sabre) et des séquences avec des Sentinelles ou encore la salle des dangers jugées trop coûteuse par la production.

X2 a une production idéale et sort en début d’année 2003.

La confrontation entre humain et mutant est un excellent postulat de départ pour approfondir les sujets tels que le racisme et la xénophobie dont sont victimes les mutants, ainsi qu’un contexte idéal pour offrir au spectateur une histoire bien moins linéaire et manichéenne. Il ne s’agit plus d’une simple guerre entre bons et mauvais mutants, les rancœurs faisant place à des alliances improbables pour faire face à cet ennemi commun qu’incarne William Stryker. Éternels rivaux, le Professeur X et Magnéto sont amenés malgré eux à s’entraider même si leurs opinions divergent.

Toujours impeccablement interprétés par Sir Patrick Stewart et Sir Ian McKellen, les figures patriarcales que sont l'utopique Professeur X et le fataliste Magnéto conservent ici leurs lettres de noblesse. Légèrement en retrait pour laisser plus d’espace à la nouvelle génération, le premier se retrouve ainsi isolé au beau milieu d'un combat psychologique perpétré par William Stryker, tandis que le second en soif de liberté, s’allie malgré lui aux X-men pour stopper la menace et venir en aide à son ami.

Le premier opus qui fit office d’introduction, a en effet, posé le contexte et présenté une multitude de personnages mais pêchait d'un manque cruel d’ambition. Fort de son succès, le second affronte un défi de taille : il doit faire aussi bien que le premier épisode et apporter, en plus, ce qui lui a fait défaut. Le spectacle doit être à la hauteur de ces héros aux pouvoirs exceptionnels, mais également des attentes encore plus grandes du public.

Et c’est chose faite dès la scène d’ouverture magistralement orchestrée : un ballet aérien tout en virtuosité permettant d’introduire le mutant Kurt Wagner, alias Diablo ou Nightcrawler, porteur d’un message qui sera lourd de conséquences. L’acteur Alan Cumming campe ici avec facétie, sensibilité et beaucoup de patience (pour endurer les huit heures nécessaires au dessin de ses multiples symboles sur le visage) un mutant solitaire et rejeté par tous à cause de son apparence démoniaque. Il livre ainsi une très belle prestation sur ce nouveau personnage choisi pour ses contradictions, se révélant finalement doux et angélique et permettant également d’aborder les thèmes délicats du divin et de la foi.

L’histoire est composée d’arcs narratifs multiples qui entraînent les personnages dans diverses directions. Les X-men sont certes plus unis que jamais, mais chacun doit assurer sa mission, tout en menant sa propre quête personnelle. L’aventure est ainsi beaucoup plus riche et bien plus passionnante, promettant des moments héroïques à couper le souffle. Ainsi, le récit offre à chacun l’opportunité d’occuper une place bien particulière et d’être mis en valeur. Car les X-men sont avant tout une galerie de personnages et de destins dont pas loin d’une quinzaine se partagent l’affiche dans ce film. Un équilibre difficile à trouver mais réalisé non sans mal. Si la plupart des protagonistes sont bien mieux développés et plus intéressants, certains en font malheureusement les frais. Parmi les victimes de ce lourd casting : Cyclope, Tornade, Jean Grey ou encore Mystique incarnés respectivement par James Marsden, Halle Berry, Famke Janssen et Rebecca Romijn.

Et ne parlons pas des différents X-men étudiant ne faisant qu’une brève apparition comme Colossus, Jubilé ou Cyrène.

Comme dans le premier opus, Hugh Jackman crève l’écran dans la peau de Logan, un Wolverine en quête de son passé. Il dévoile le côté bestial de son personnage pour le plus grand plaisir des fans et affirme sa place au sein du triangle amoureux qu’il forme avec Jean Grey et Cyclope. Cela ne l’empêche toutefois pas de faire preuve de fragilité quand son histoire personnelle est abordée, ou encore de compassion lorsqu’il se retrouve malgré lui à devoir veiller sur les plus jeunes menés par Malicia. Cette dernière (qui permet au spectateur de découvrir l’école en même temps qu’elle) s’émancipe enfin et permet à son interprète Anna Paquin de faire preuve davantage de caractère. Elle forme un groupe plus fragile et inexpérimenté en compagnie de Iceberg et Pyro, un duo encore une fois ambivalent entre l’élève discipliné qui maîtrise la glace et l’élève perturbateur qui dompte le feu. Shawn Ashmore (qu’on avait vu brièvement dans le premier) incarne tout en retenue le premier, en plein coming-out de sa condition mutante, personnifiant habilement les thèmes de la différence et de l’intolérance tandis que Aaron Stanford campe lui avec fougue le second, exprimant le sentiment de frustration que ressentent les incompris.

En face d’eux, sans le moindre pouvoir mais à la détermination sans faille, l’impitoyable William Stryker se révèle être un ennemi redoutable et des plus machiavéliques, grâce à la prestation convaincante de Brian Cox. Il offre également à Wolverine son alter ego en la personne de Lady Deathstrike. Kelly Hu, bien que mutique, en impose par sa prestance. Mais cette machine à tuer froide et efficace jusqu’au bout des ongles est malheureusement sous employée.

Pour faire suite à la timide partition de Mickael Kamen du premier volet, John Ottman reprend sa place de compositeur fétiche de Bryan Singer. Á l’exception de X-men, il a, en effet, composé l’intégralité des bandes originales des œuvres du réalisateur. Polyvalent, il en assure également le montage. Bien plus confiant et audacieux que son prédécesseur, il offre ici en ouverture un thème ambitieux aux grandes envolées, enfin digne de super-héros. Après cette excellente surprise, le reste de la partition n'est pas en reste. Elle alterne brillamment tonalités héroïques pour les séquences d’action et mélodies plus douces pour les scènes intimistes.

Plus complexe, plus sombre et plus violent, ce X2 est également plus adulte et romantique sans être dénué d’humour pour convenir au plus large des publics. De nombreux clins d’œil au premier film et aux comics sont présents tout au long du récit pour les plus connaisseurs. Certains mutants attendus mais absents du casting sont ainsi subtilement évoqués. Loin de sa réductrice étiquette de suite et blockbuster, X2 offre au public un message profond d'acceptation de la différence. Appuyée par un scénario tout en contraste, après plusieurs rebondissements menant à un final aussi intense que saisissant, l’aventure s'y termine avec un vrai pincement au cœur.

StevenBen
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Créée

le 3 mars 2024

Critique lue 12 fois

Steven Benard

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