Succès critique et public oblige, on lance la suite ! Avec plus de budget (115 M$ contre 75M$ pour le 1er opus), plus d'effets visuels, des comédiens entre-temps devenu superstars (Halle Berry fraîchement Oscarisée à l'époque, sir Ian McKellen en pleine mode "Seigneur des anneaux", Hugh Jackman élu homme le plus sexy de l'année), le même réalisateur (Bryan Singer) qui a si bien su manier sa barque précédemment...
Bref, on fait pareil mais en mieux, comme le veut l'adage de la suite, la sequel comme disent si bien nos amis d'Outre-Atlantique. Oui sauf que... pas tout à fait en fait .
En gros, "X-men 2" reprend l'intrigue là où le premier l'avait laissé : Magnéto est en taule (de plastique), Logan/Wolverine part à la recherche d'une mystérieuse base militaire qui pourrait lui remettre de se rappeler de son passé, le professeur X et ses protégés continuent de vivre dans leur école, la vénéneuse Mystique cherche par tous les moyens à faire évader son maître Magnéto. Et voilà qu'un mutant téléporteur à la peau bleue (encore un) attaque frontalement le président des Etats-Unis en personne, ce qui relance sur le tapis le décret de fichage anti-mutants, dirigé cette fois-ci par le redoutable colonel William Stryker.
Parti sur ses bases, le film en profite aisément pour montrer la plus grande liberté financière et artistique dont il a pu disposer. Ainsi, dès les premières minutes, Bryan Singer se fait plaisir (et nous fait plaisir) en concoctant une scène d'action aux petits oignons visuellement époustouflante et très épique. Diablo le téléporteur attaque donc le président; la tension est palpable, le mystère aussi (on ne sait encore quasiment rien de ce nouveau mutant); ce qui rend la scène d'autant plus laconique. Une fois celle-ci terminé, le ton du film est donné : "X-men 2" sera un film plus sombre que son prédécesseur, mais aussi plus profond, plus mélancolique pour ne pas dire franchement tragique.
La tristesse est de mise chez nos amis mutants au point que certains (coucou Jean Grey) ne savent plus où donner de la tête, la peur du rejet, la tentation du côté obscur (le jeune mutant Pyro séduit par les éloges vénéneuses de Magnéto) les gagnent un peu tous, tout comme la volonté d'être accepté pour de bon par ses pairs (sur ce plan-là, la scène où Bobby/Iceman révèle à ses parents qu'il n'a jamais cherché à dissimuler le fait qu'il était un mutant constitue le parfait exemple).
En optant pour une mise en scène plus espacé, dans lesquelles les rapports intimistes entre personnages succèdent aux scènes d'actions spectaculaire, Singer offre d'avantage qu'une simple suite étoffé; "X-men 2" se veut avant un divertissement ambitieux de haute qualité, voulant divertir mais pas que, s'offrant même le luxe de prôner un message en faveur de la tolérance et de l'acceptation de l'autre malgré ses "différences" (je hais ce mot!).
En un mot comme en cent, du grand art !