Fausses divinités
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Depuis 2011, la saga X-Men est repartie de plus belle au cinéma. Grâce à un nouveau casting rafraîchissant et un voyage dans le passé nous faisant découvrir les origines de la célèbre équipe de mutants, X-Men : Le Commencement et X-Men : Days of Future Past avaient su nous faire oublier les errances de X-Men : L'Affrontement Final et X-Men Origins : Wolverine. Le retour de Bryan Singer (X-Men 1 et 2), tout d'abord en tant que scénariste, puis en tant que réalisateur à partir de Days of Future Past a forcément pesé dans la balance et permis à la franchise de retrouver ses lettres de noblesses.
C'est donc avec une certaine quiétude que je me suis rendu à la projection presse de X-Men : Apocalypse, ayant une confiance quasi aveugle en les capacités du bonhomme à nous offrir un troisième opus aussi bon que les deux précédents. Et bien force est de constater que j'aurai dû me méfier un minimum... Alors certes tout n'est pas noir, mais certains points négatifs viennent malheureusement quelque peu entâcher le tout.
Commençons par LA grosse déception du film : Apocalypse. En plus de bénéficier d'un costume à la limite du mauvais goût (les différentes bandes annonces ne mentaient pas), le super vilain a du mal à convaincre en se révélant au final assez classique, malgré ses nombreux pouvoirs. Ces derniers sont d'ailleurs trop peu exploités alors que le personnage est censé avoir vécu un millier de vies et autant de pouvoirs de mutants absorbés. On aurait aimé en voir plus !
Le scénario du film pêche également par un certain grand n'importe quoi. Si les deux précédents volets s'attachaient à intégrer l'histoire des mutants à celle de l'humanité, Apocalypse est loin d'en faire de même. Le film se déroulant dans les années 80, on aurait aimé voir plus de références à cette époque pourtant extrêmement riche en évènements historiques. Mais non, Singer a préféré offrir à nos mutants une sorte d'Avengers où le sort des humains semble passer au second plan. Reste une grosse dose de scènes d'action et de destructions qui manquent au final cruellement de background.
Parlons également des nombreuses incohérences temporelles du film. Alors ok, nous avons affaire à des mutants mais hormis Wolverine, chacun devrait vieillir de façon tout à fait normale. Malgré cela, on se retrouve devant un Quicksilver inchangé depuis dix ans, vivant toujours dans le sous-sol de sa mère (même lui se moque de cette situation dans le film), un Alex Summers quarantenaire qui en parait vingt de moins et j'en passe et des meilleurs. Aucun effort n'a ainsi été fait pour vieillir les acteurs dont les personnages sont pourtant censés avoir pris vingt ans dans la tronche depuis X-Men : Le Commencement. Un élément de plus qui décrédibilise l'ensemble.
Mais comme je le disais un peu plus haut, tout n'est pas raté, loin de là. Le casting réalise dans l'ensemble une belle prestation (en dehors du pauvre Oscar Isaac qui a bien du mal à être crédible caché derrière les couches de silicones d'Apocalypse). James McAvoy et Michael Fassbender font parfaitement le taf, le premier a retrouvé sa sagesse légendaire et se retrouve dans un situation inédite et pour le moins périlleuse, tandis que le second en prend pas mal dans la tronche, justifiant ses choix de vie pas forcément très orthodoxes. Jennifer Lawrence est également toujours aussi classe en Mystique, tout comme Evan Peters qui offre à Quicksilver une nouvelle scène d'anthologie.
Parmi les nouvelles têtes, Sophie Turner incarne une Jean Grey correcte en début de film mais dont l'évolution est franchement réussie. Tye Sheridan interprète un jeune Cyclope crédible tandis qu'Olivia Munn (Psylocke) et Tornade (Alexandra Shipp) sont sacrément badass, même si on aurait aimé les voir un peu plus à l'écran. Même regret pour Jubilee qui ne fait finalement que de brèves apparitions.
Malgré les défauts cités plus haut, l'histoire du film regorge tout de même de petits moments succulents qui permettent de passer un très bon moment. L'histoire d'amour du Professeur Xavier est ainsi très bien amenée, tout comme les quelques références aux années 80 (notamment à Star Wars) ou l'arrivée de Wolverine teasée dans la dernière bande annonce. Le duel final entre le Professeur Xavier et Apocalypse est également une belle réussite, nous prouvant ainsi que la saga peut encore faire dans l'originalité après plus de quinze ans sur grand écran.
Au final, difficile pour X-Men : Apocalypse de faire le poids face aux très réussis deux précédents volets de la saga. En cause un méchant raté, des incohérences temporelles de plus en plus gênantes et une histoire s'éloignant un peu trop de la ligne directrice tracée par ses prédécesseurs. Mais tout n'est pas a jeter pour autant et X-Men : Apocalypse se révèle au final un très bon divertissement. La poignée de nouveaux mutants promet par ailleurs de belles choses pour l'avenir de la saga, en espérant qu'ils sauront être exploités à leur juste valeur !
Créée
le 13 mai 2016
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