Les dieux et légendes de l'antiquité fascinent encore aujourd'hui. Le succès de Marvel n'est pas anodin, hier Thanos ou Thanatos le dieu de la mort, aujourd'hui c'est le Phoenix noir qui est à l'honneur. Cet oiseau de feu capable de renaitre de ses cendres, vénéré par les Égyptiens puis les Grecs, exerce une aura de part le monde, Fenghuang en Chine, Oiseau-Tonnerre chez les amérindiens, il traverse le temps, les frontières et les civilisations, immuable et gracieux. Pour en revenir aux X-Men, il s'agit ici d'une entité cosmique capable de destruction ou de création dans l'univers à l'échelle de planètes entières, rien que cela...
Mais alors, qu'en est il de cette nouvelle interprétation? Après la prestation remarquable de Famke Janssen, ancien top model et James Bond girl, qui l'incarna avec prestance et gravité, c'est au tour de la jeune Sophie Turner, pleurnicheuse et malheureuse héroïne de Game of Thrones, d'en revêtir la tenue flamboyante. Certes, elle est reine du Nord, s'appelle ici Jean et non Jeanne, entends aussi des voix et adore s'immoler, mais le constat est flagrant, elle est loin de tenir la comparaison avec son aînée, plus proche d'une gamine névrosée que du rôle sombre et envoûtant qui nous était resté en mémoire. Mais c'était probablement déjà le cas pour une partie du casting qui, depuis X-men le commencement, donne plutôt du côté 'Teenage Mutants'.
Michael Fassbender, James McAvoy ou encore Jennifer Lawrence sont toujours aussi convaincants, dans leurs rôles respectifs qui n'est plus qu'une formalité, mais on aurait presque préféré Jessica Chastain, la méchante blonde décolorée Vuk, dans le rôle titre. Le contrat est rempli malgré tout, Cyclope dégaine son laser optique à la demande, Storm électrise l'audience quand elle ne fait pas des glaçons pour l'apéro et Diablo se téléporte dans un nuage de souffre. Mystique et le Fauve, quant à eux, serviront de ressort dramatique, leurs pouvoirs n'ayant que peu d'utilité dans cette intrigue. Un agréable moment, même si on se demande pourquoi la Nasa fait tant d'effort à développer des stations de lancement pour navettes spatiales, alors que les X-Men possèdent déjà une technologie plus avancée. Pas de scènes post-générique non plus, il était temps pour nos deux principaux antagonistes, Xavier et Magneto, de clôturer ce deuxième cycle par une partie d'échecs, sur la terrasse d'un café parisien 'Les bons copains', idéalement situé, rue de la Paix (cherchez l'erreur)...