C'est dommage. Le premier X-Men, qui semble maintenant dater d'il y a des milliers d'années, avait introduit de très belle manière ce qui semblait pouvoir devenir une saga intellectuellement imposante, avant que tous ces abrutis de Marvel et DC s'amassent plusieurs fois par an sur nos écrans. X2 confirmant la qualité de la saga, surpassant le premier opus selon mon humble avis, je me disais alors que les films de super-héros n'étaient pas destinés à être des outils pour véhiculer de superficielles valeurs soi-disant morales (comme dans Spider-Man, un des premiers, lui aussi, bien qu'il soit attendrissant) mais pour questionner ce que nous sommes, pouvons être et devons (?) être. Malheureusement, la volet de Brett Ratner s'éloigne de toutes ces ambitions et représente le début d'une normalisation du discours de la saga, qui ne s'en relèvera plus. Malgré quelques idées intéressantes ici et là, X-Men 1 & 2 resteront les parents inégalés suivis par de (trop) nombreux enfants qui ne comprendront jamais la complexité apportée par les premiers, préférant s'arrêter à quelques idées fortes mais vides. X-Men: Dark Phoenix n'échappe pas à la règle : les personnages manquent cruellement de profondeur et sont réduits à des rôles caricaturaux (Jean la fragile, Xavier le rassembleur, Raven la rebelle, Scott le boyfriend (oui, c'est tout), la méchante étant un exemple parfait de ce problème) pas assez remis en question, bien que cette problématique soit effleurée, notamment via la conflit entre Xavier et la Bête, qui veut montrer que les intentions de Charles ne sont peut-être pas si bonnes. Mais jamais on ne remettra en cause l'ensemble du système, à part quelques excuses et des petits chamboulements hiérarchiques (comme à la fin d'Avengers: Endgame, en fait, film d'autant plus mauvais qu'il est réactionnaire) pour faire plaisir. Faut pas trop réfléchir non plus, hein. Bon, c'est en fait un film de super-héros contemporain - je n'attends plus rien de ce genre de films et suis seulement allé voir celui-ci par amour pour les 2 premiers mais soyons honnêtes, c'est de l'entertainment, rien de plus, rien de moins.