Pourtant pas un grand fan de super-héros en général, j'aime les hommes X. J'ai toujours apprécié ces personnages, leur univers, leurs thèmes.
La saga X-Men c'est une histoire parsemée de réussites et d'échecs. Les deux premiers épisodes de la trilogie originelle signé Bryan Singer sont sympathiques et ont en grande partie contribué à l'essor des films de super-héros.
Mais ce qui suit n'est pas aussi réjouissant. Entre un dernier épisode de Trilogie dirigé par un réal' différent qui prend un malin plaisir à foutre en l'air une bonne partie de l'intérêt des premiers, et un X-Men Origins: Wolverine qui lui (en plus d'être une belle daube) amène un grand nombre d'incohérences à l’intérieur même de la saga cinématographique, on était en droit de se demander si la série avait un avenir.
Question sans réponse jusqu'en 2011, où la pré-quelle que personne n'espérait plus débarque et met tout le monde d'accord. La saga retrouve ses fans et ses enjeux.
Un épisode liant les événements des films de Singer, de retour aux commandes, à First Class est annoncé.
X-Men a toujours eu la force de porter des thèmes intéressants tout en ayant les avantages d'un blockbuster à divertissement immédiat : intégration dans la société, racisme, inégalités, ségrégation etc. Rares sont les blockbusters ayant une telle résonnance avec la réalité, et les X-Men en font partie.
Days Of Future Past ne déroge pas à la règle !
Divisant les événements en deux époques, le futur proche (2023) et apocalyptique de la génération Patrick Stewart dans lequel les mutants sont décimés, et le passé (1973) de la génération First Class, il était légitime de craindre que le film se perde a trop vouloir en faire. Il n'en n'est rien.
Cet opus ressemble plus à une suite de First Class qu’à une suite des X-Men originaux, du moins à l'image.
D'une part à cause du casting qui, exception faite de Hugh Jackman (trop apprécié pour être laissé de côté), délaisse quelque peu les « anciens » En effet, les mutants originaux que sont Tornade (Halle Berry), Iceberg (Shawn Ashmore), Shadow Cat (Ellen Page) ou encore les versions âgées de Magneto et Professeur X n'ont que des rôles très secondaires. L'axe futuriste demeure moins présent dans le film que l'axe passé.
Le casting très réussi de First Class est de retour et occupe la plus grande partie du film. Michael Fassbender en Magneto plus ambigu que jamais, James McAvoy en Charles Xavier torturé et reclus, offrent tous deux une performance très attrayante.
Jennifer Lawrence, devenue une actrice aussi bankable que Hugh Jackman (avec qui elle partage d'ailleurs l'affiche), occupe également un rôle central dans cet opus. Adapter une histoire à un acteur peut paraître risqué, mais force est de constater que ça fonctionne.
Qu'en est t'il alors du scénario ? (sans rentrer dans les détails, pour spoiler le moins possible.)
Le vilain Bolivar Trask, joué par l'excellent Peter Dinklage, lance en 1973 un programme capable de reconnaître le génome X présent dans chaque mutant. «Les Sentinelles», des robots à la pointe de la technologie découlent de ce programme, leur mission est simple : repérer et éliminer les mutants.
50 ans plus tard en 2023, les mutants ont été en grande partie décimés par ces Sentinelles et les derniers survivants sont dos au mur. Un événement passé a permis aux robots de Trask d'évoluer et de s'adapter à chaque pouvoir mutant.
Le dernier espoir est de retourner pas moins de 50 ans en arrière pour empêcher cette tragédie de se produire. Sa capacité régénératrice étant obligatoire pour remonter tant d'années en arrière, Wolverine se désigne.
A ce moment là nous ne sommes qu'au premier quart d'heure du film. J’ajoute simplement que la suite est centrée sur les mutants jeunes, obligés de s'unir en dépit des événements de First Class afin d'empêcher leur extinction future.
Le résultat capitalise sur les forces des anciens films et la fraîcheur amenée par les années 70 et la jeune génération, le parallèle ainsi obtenu et l’ « opposition miroir » confèrent au film une dimension intéressante.
On déplorera quelques incohérences inévitables par rapport aux éléments de X-Men 3 ou Origins, cependant vite oubliées.
En somme, la difficile tâche de lier les deux univers est un succès.
Côté mise en scène on trouve de belles idées, la scène la plus réussie du film avec Quicksilver le démontre. Drôle et classe, elle n’a pas manqué de faire s’élever un rire général au sein de la salle.
Visuellement les effets sont également au rendez-vous, budget colossal oblige (encore qu’on reste dans les normes du blockbuster de super-héros). La saga nous avait habitués à faire la part belle aux dialogues de temps en temps, et c'est une fois de plus appréciable. Pas de surenchère ni d’overdose d’action.
Dans les bémols on peut noter un petit manque de rythme dans certaines séquences, ou encore une ligne directrice assez floue, au départ partagée entre humour et sérieux. Toutefois, cela n'entrave que très peu le plaisir procuré par le film.
Cet épisode est une belle addition du potentiel engrangé par la série jusque là : de bons acteurs, un humour bien dosé, une profondeur étonnante et intéressante pour un film du genre, une belle mise en scène, un scénario qui tient la route et un épisode à venir qui donne envie (Scène Post-générique comme d'hab).
Tous ces éléments font de ce X-Men : Days Of Future Past la meilleure entrée dans la saga désormais portée par deux réussites successives. X-Men : Apocalypse est donc attendu au tournant.
Un résultat nettement au dessus du lot dans la pléthore de films de super-héros. Une réussite, ni plus ni moins.