Just because someone stumbles and loses their path, doesn't mean they're lost forever.

Visionnage Rogue Cut


J’étais resté sur une belle déception avec ce film en sortant du ciné, entre d’immenses attentes suite au précédent et aux bande-annonces alléchantes. Il y avait de bonnes idées dans ce film, mais manquait quelque chose de vraiment transcendant. Je me suis donc tourné vers cette Rogue Version (agrémentée de 17 minutes supplémentaires, ce qui n’est pas rien). Ce qui en ressort, c’est que ce film vient d’être découvert sous un tout nouveau jour. Je ne sais pas si c’est parce que j’en avais un souvenir moyen, que je n’avais plus d’attentes particulières ou bien si c’est parce que cette fameuse version longue propose un meilleur montage de l’intrigue dans l’ensemble ; il en est que cette suite s’avère être au final très bonne.


En fait, je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait déçu. Au contraire, je n’ai pas trouvé de réel point faible à l’histoire. L’équilibre entre les deux époques est plutôt bien dosé, avec des scènes très intéressantes d’un côté comme dans de l’autre : la scène d’intro dans le future, dystopique à souhait, l’évasion d’Erik (qui était déjà à l’époque mon meilleur moment du film), le montage superposé entre les deux infiltrations de Magneto, la dernière partie que j’avais moyennement aimé au ciné et qui se révèle au final très bien montée… Bref, peu de points négatifs à souligner au final. Et puis bien sûr, il y a toujours ce côté de faire table rase de X-Men : L’Affrontement, qui ne peut pas ne pas être une bonne chose.


On pourra éventuellement reprocher au film de venir plus se lier aux autres films de la saga dans son exécution et la construction du récit et perdre un peu le côté atypique de First Class. Cependant, l’intrigue dépeinte ici est vraiment passionnante dans sa mise en place et son développement. Que ce soit la partie du voyage dans le temps (bon, outre l’origine du pouvoir chez Kitty, le concept est vraiment chouette), ou bien dans les différentes sous-intrigues ici et là, tout comme le fil conducteur. J’aime beaucoup l’évolution des personnages depuis le dernier film. Mystique est devenue bien plus mature, plus proche de celle qu’on connait des précédents films. Erik s’enfonce plus que jamais dans sa lutte et j’adore vraiment la façon dont ils ont développé le personnage : il chercher le bien des Mutants, mais de sa propre façon, même si ça va à l’encontre de la vision de Charles. Charles qu’on retrouve en pleine dépression ou presque, permettant de faire un très joli parallèle avec les problèmes d’addiction et de drogue des années 70, et qui finira par retrouver espoir.


Je m’étais plein des relations entre personnages mises de côté dans cet opus. Il est vrai qu’elles sont moins mises en avant, mais elles sont bien présentes. La relation entre Erik et Charles prend un autre tournant, elle a une autre forme, on se retrouve vraiment dans les premiers jours de cette relation telle qu’on la retrouvera dans les premiers films, et qui évoluera jusqu’à donner celle observée dans les versions du futur ici. Les échos sont nombreux, foisonnant et efficace. On retrouve également ce triangle avec Mystique, qui du coup ne sait plus en qui faire confiance et finit par se replier sur elle-même à cause de ce que Charles et Erik lui ont fait. Il y aura aussi cette relation avec Hank, discrète, presque furtive, et cristallisée dans une scène magnifique où on ressent vraiment ce que chacun éprouve pour l’autre.


Le film aura l’avantage, dans sa version passée du moins, de limiter au final le nombre de mutants impliqués pour vraiment se focaliser sur l’histoire elle-même. On introduire Quicksivler au cours d’une scène d’anthologie et toujours aussi jouissive ; et si Wolverine s’avère être non pas le personnage principal de l’histoire mais le fil rouge auquel le spectateur s’accroche pour suivre cette histoire, ses relations avec les autres personnages fonctionnent vraiment (j’ai notamment adoré ses échanges avec Erik). Dans le futur, on se retrouvera avec pas mal de nouveaux personnages pas forcément utiles, et Tornade n’apportera rien de vraiment intéressant ; mais j’ai beaucoup aimé la façon dont Charles et Erik sont dépeints. Ainsi que le triangle Malicia-Kitty-Bobby, qui fonctionne à merveille (notamment entre Kitty et Bobby, bien plus développés dans la version longue que dans mes souvenirs).


Globalement, l’intrigue se démarque donc de son prédécesseur et se rapproche plus des autres films X-Men, mais elle en reste quand même bien différente. Que ce soit de par son introduction carrément dystopique sans espoir ou presque, jusqu’à sa conclusion au contraire utopique et débordant de cet espoir. Le film, plus qu’un film de voyage temporel, est surtout une quête d’espoir intemporelle, et le fait de la placer dans les années 70 n’est pas si anodin au final. On ressent vraiment l’ambiance de cette époque, et si First Class faisait penser à un film d’espionnage des années 60, Days of Future Past ira plus du côté des films d’aventure des années 70.


Le casting est une nouvelle fois très bon. McAvoy et Fassbender proposent une nouvelle fois une prestation vraiment superbe faisant magnifiquement écho à celles de Stewart et McKellen. Les dépictions de ces deux personnages se font vraiment contrepoids et sont parfaitement équilibrées : chacun est au diapason. Évolution intéressante de la part de Lawrence, désormais star internationale et qui du coup insuffle beaucoup plus de maturité à son personnage et ce qui en fait sans doute la meilleure prestation de la saga. Nicholas Hoult n’est pas sans reste non plus, même s’il est un peu en retrait, et aura droit à ses propres scènes.


Hugh Jackman se régale dans son rôle, s’autorisant même quelques passages d’autodérision hilarants. Son personnage n’étant pas d’une grande importance, Halle Berry n’excelle pas vraiment et fait simplement acte de présence. Idem pour la plupart des mutant du futur, à l’exception d’Ellen Page, vraiment superbe, et Anna Paquin, qui reste fidèle à elle-même en fait. Peter Dinklage se régale comme antagoniste humain de l’histoire, et Evans Peters volera la vedette à tous lors de sa scène jouissive.


C’est techniquement que le film se rapprochera le plus des précédents films. Que ce soit par la musique de John Ottman qui reprend le thème légendaire, tout en incorporant plusieurs très sympas (le thème de Charles justement, axé sur l’espoir) ou reprenant celui de Magneto, parfois pour un autre contexte mais toujours aussi efficace. Les décors seront fabuleux, que ce soit le futur dystopique que les années 70, encore plus réaliste que ce qu’avait fait First Class avec les années 60. Les effets spéciaux seront spectaculaires et globalement très bien réalisés, jouant à la fois sur le numérique et le pratique.


La mise en scène de Singer, à l’image de X-Men 2, réussira parfaitement à jouer avec l’ensemble de l’intrigue, les personnages (et leur pouvoirs) et les décors pour donner un ensemble efficace. Comme je l’ai dit, je ne sais pas si c’est le montage de la version longue est différente ou si c’est le recul ; mais j’ai trouvé certaines scènes bien plus efficaces. Notamment dans la dernière partie, qui m’avait laissé plutôt insensible, là je me suis régalé ; ou encore lorsque Magneto vient récupérer son casque,


le montage en parallèle avec le sauvetage de Malicia (ajout de la version longue du coup)


est juste superbe.


X-Men : Days of Future Past se révèle donc bien meilleur dans sa version longue que mes souvenirs de sa version ciné. Difficile d’en déduire l’origine, mais je me suis purement régalé tout au long du film. D’autant plus que la version longue renforce certains passages du film mais n’altère pas forcément son intrigue. Le résultat donne un film qui fonctionne parfaitement et s’avère être un des meilleurs de la saga.

Créée

le 8 avr. 2016

Critique lue 223 fois

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vive_le_ciné

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